Pour lutter contre la précarité dont ils sont l’objet, un regroupement d’artistes vient de voir le jour. Il s’agit de la Fédération pour la Défense des arts et Culture (Fédaci). Elle a été portée sur les fonts baptismaux au cours d’une assemblée générale le 29 novembre dernier à la salle des fêtes de l’Hôtel communal de Cocody à Abidjan. Comme son nom l’indique, c’est une sorte de centrale syndicale qui va défendre les intérêts et les droits des artistes de Côte d’Ivoire, toute tendance confondue.
En attendant d’avoir un bureau complet, la Fedaci est dirigée par l’artiste couper-décaler Christy’B. En présentant son projet à ses collègues et à la presse, il a relevé quelques manquements quant à la gestion des droits d’auteurs des artistes. Les conséquences sont que ces derniers vivent dans une précarité continuelle. « La Fedaci s’inscrit dans un contexte marqué par de nombreuses crises. Elle se concentre sur toutes les problématiques autour des axes de travail et de réflexion suivants : les politiques de soutien à la création, les moyens de la poursuite de la structuration du secteur des arts et de la culture, la responsabilité sociétale des professionnelle et l’inscription de leur activité dans un contexte nationale et international », a-t-il expliqué.



Avant de mener des actions d’envergure pour l’amélioration des conditions de vie des hommes des arts, la Fedaci s’engage à former ses membres. Même si elle entend discuter avec les autorités, elle veut que « désormais les choses changent pour le bonheur des artistes », a noté le producteur Fadiga de Milano. « Il est désormais indispensable d’aller plus loin, de garantir la formation et la rémunération des artistes et de toutes les corporations selon des cadres qui doivent être négociés avec les institutions et leur représentant », souligne le texte constitutif de cette fédération.
Pour être concret et pragmatique, Christy’B a présenté une pléthore de solutions qui peuvent anéantir la souffrance des artistes. Il a demandé l’assouplissement des conditions d’adhésion au bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) et que le ministère de la culture remette les fonds d’aide à la création au Burida et reverse aux artistes ceux de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci). Sur la copie privée et la diffusion des œuvres à la radio et à la télé, Christy’B a été intransigeant et exigeant. « La copie privée doit servir pour la répartition équitable de base à un minimum de 200.000 FCFA par mois à chaque artiste sans distinction. Les autorités doivent imposer un quota de diffusion aux télés et radios pour les œuvres ivoiriennes », a-t-il énuméré. Quant au Conseil de Gestion et de Restructuration (Coger) du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), la Fedaci exige que son mandat ne soit pas renouvelé après son terme ce 31 décembre 2022. « Nous demandons la dissolution du Coger et aucun de ses membres ne pourra se représenter pour des élections quelconque. On ne peut pas gérer une transition et venir gouverner ensuite », a relevé Christy’B.



Au cours de la première assemblée générale de sa fédération, Christy’B était entouré de l’artiste Seliko, du producteur Fadiga de Milano, du styliste modéliste Etienne Marcel et de l’écrivain Aboa Kouamé. L’assistance comprenait des noms connus de la scène ivoirienne comme Stezo, Obin Manféï, Kley Saley, Yodé Côcô, Maga Dindin, Lato Crespino, le manager Youl Sayal…
Par Omar AK