Démarrée le 16 novembre dernier, la 14e édition du festival de cinéma sur les droits humains et la liberté d’expression Ciné Droit Libre Abidjan a refermé ses portes le 19 novembre 2022 à l’Institut Goethe d’Abidjan-Cocody. Avant d’arriver à la clôture, il y a eu une belle cérémonie d’ouverture où les officiels ont débattu autour du thème central : ‘’Corruption : le nouveau terrorisme’’.
« C’est un sentiment de tristesse et d’indignation qui m’anime quand j’écoute les discours sur la corruption. Indignation sur l’ampleur et les conséquences de la corruption. Mais en même temps, c’est un appel à l’action, à une synergie d’action parce que c’est une responsabilité collective », a déploré et martelé M. Epiphane Zoro Bi Ballo, ministre de la Promotion de la bonne Gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption et parrain de cette 14e édition du festival. Le ministre a aussi poursuivi en invitant les populations à un éveil de conscience : « C’est de la responsabilité du Gouvernement de prendre ce phénomène à bras le corps et de lutter contre toutes ses formes. Quelques fois la lutte est interne aux institutions concernées mais c’est aussi une lutte dans laquelle on doit sensibiliser davantage nos populations. Parce que lorsqu’on a en face une population qui est plus ou moins anesthésiée au phénomène de la corruption, on n’est plus indigné, on réclame même à cor et à cri les avantages de la corruption. C’est pourquoi à un moment donné il faut un éveil de conscience. La société civile constitue une force de pression, une force d’action qui peut faire la différence du tout au tout».
En plus M. Zoro Bi Ballo, les invités de Ciné Droit Libres 2022 tels le Directeur de l’Institut Goethe, M. Rainer Hauswirth, l’ambassadeur de Suisse en Côte d’Ivoire et Abdoulaye Diallo (Co-fondateur de Ciné Droit Libre), ont tous appelé à lutter contre le fléau de la corruption. Après les discours d’entrée, place a été faite à la projection du film ‘’Silas’’ de Hawa Essuma et Anjali Nayar. Ce qui a donné lieu à d’intenses discussions et d’échanges entre les speakers dont le ministre Zoro Bi Ballo et le public. Là encore, la corruption a été vivement combattue. « La corruption est une atteinte aux droits de l’homme. C’est une atteinte aux droits fondamentaux des citoyens. C’est pourquoi il faut mutualiser les efforts pour la combattre», a invité le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption.
Après l’enrichissante cérémonie d’ouverture, la 14e édition de Ciné Droit Libre Abidjan a déroulé son programme. Pendant quatre jours, on a assisté à 12 projections de films suivies de débats, des ateliers de formation, des panels et des spectacles. Les populations pouvaient suivre les différentes articulations du festival au Goethe Institut à Cocody, à l’Institut Français de Côte d’Ivoire au Plateau, au quartier Divo, à la cité Houphouët Boigny, au Foyer des jeunes et au Cours méthodiste dans la commune de Koumassi, au Cours secondaire méthodiste et à l’espace Grin Le Golf dans commune de Yopougon.
L’honneur était encore revenu à l’Institut Goethe de clore Ciné Droit Libre 2022 le 19 novembre. Et c’est avec de bonnes vibration signées de la chanteuse Jahelle Bonee que les lampions se sont éteints sut le 14e Ciné Droit Libre Abidjan.
Patron de Ciné Connections et commissaire du festival, Yacouba Sangaré est encore revenu sur le choix du thème ‘‘Corruption : le nouveau terrorisme’’ de son évènement. « Aucun secteur n’est épargné par la corruption. Il faut donc attirer l’attention des populations sur les effets néfastes de ce phénomène et les sensibiliser sur la problématique de la corruption, afin qu’elles s’engagent à y renoncer », a-t-il expliqué.
Avec un thème aussi d’actualité que la corruption, le Ciné droit Libre 2022 a touché du doigt une réalité qui mine l’économie ivoirienne et partant son développement. Dans la lutte contre ce fléau, Ciné Droit Libre entend jouer sa partition en ‘’éveillant les consciences sur les effets néfastes de la corruption, ses impacts sur la société afin d’amener les populations à tourner le dos à cette pratique nuisible’’.
Par Omar AK