Des précipitions intermittentes ont fortement perturbé toutes les activités de la ville le week-end dernier. Malgré cette météo capricieuse, la 3e édition du Festival Bouaké Ouflê a tenu toutes ses promesses dans la capitale de la région du Gbêkê les 8, 9 et 10 juillet dernier sur le célèbre Boulevard du Carnaval.
C’est à Suspect 95 qu’est venu l’honneur de clore le festival le dimanche dernier et il l’a fait de fort belle manière. Devant un public constitué majoritairement d’ados, le rappeur a trouvé du pain béni pour passer son message qui oppose les festivaliers. D’un côté, il y a les garçons, partisans indéfectibles du chanteur. Et de l’autre côté, les filles qui rejettent tout ce que l’artiste leur reproche. Entre les deux positions, l’ambiance est à son paroxysme et Suspect 95 a tenu la foule en haleine pendant 1h30. Son flow et le verbe qui va avec, ont littéralement mis le public à ses pieds de telle sorte qu’il a donné du fil à retordre aux forces de sécurité du site. ‘’J’ai envie’’, ‘’Enfants des gens’’, ‘’Enfant de boss’’, ‘’Ma seule petite’’ et ‘’Hosanna’’ ont été des moments de pur bonheur pour le public.



Le leader du ‘’Syndicat’’ (des hommes qui refusent de dépenser sur les femmes) est monté sur la scène après Molière et Lino Versace qui avaient chauffé l’espace avec leurs différents tubes repris en chœur par les spectateurs. Après une première partie assurée par des artistes locaux, Lino Versace s’empare de la scène. L’un des créateurs du couper-décaler prend vite la température du public en démarrant avec ses titres qui plaisent. La communion est parfaite entre le compagnon de route de Douk’Saga et la foule. Mais le public est plus en extase quand le promoteur de la musique urbaine ivoirienne décide de rendre hommage au Sommet de l’Himalaya et à Yôrôbô en reprenant des titres des deux têtes d’affiche du mouvement qui ont malheureusement quitté précocement le monde des vivants. Dans son zouglou de conscientisation comme il sait bien le faire, Molière a encore frappé un grand coup au Festival Bouaké Ouflê. Le ‘’Prophète du zouglou’’ a proposé un judicieux conducteur avec ses tubes ‘’Petit Koffi’’, ‘’Manou’’, ‘’Maltraitance’’, ‘’ Sory Kanté’’, ‘’Le bon choix’’… qui ont fait tenir débout le public pendant toute sa prestation.
Comme au dernier jour de Bouaké Ouflê 3, les deux premières nuits du festival ont procuré chacun, sa dose de joie aux spectateurs qui revenaient chaque jour.



Le festival s’est ouvert le vendredi 8 juillet avec Les Patrons, Petit Papou, Oviékan et Francky Dicaprio. La 2e soirée a été entretenue par les prestations bien enlevées des Leaders, Mamie N’djoulé, Bi Pomi Junior et surtout Obam’s. Dévêtu malgré le grand froid qui donnait des frissons, l’artiste a réveillé la foule avec ses titres et surtout ses pas de danse inimitables.



Pour terminer en beauté Bouaké Ouflê 3, l’organisation a rempli l’un des chapitres importants de ce rendez-vous de retrouvailles et rassemblement dans la 2e grande ville de la Côte d’Ivoire. Avec Lino Versace, les partenaires du festival et l’ensemble des journalistes, les organisateurs ont fait don de vivres et non-vivres au foyer de la ‘’Communauté Arche de Bouaké’’ qui existe depuis 1974. « Nous souhaiterions que l’arche soit connu de tous pour que les gens puissent découvrir ce que nous faisons. C’est important pour nous ce que Bouaké Ouflê vient faire. On ne cessera jamais de vous dire merci », a déclaré Adrien Konan Nguesan, un des encadreurs de ces pensionnaires en situation de handicap intellectuel.



Au Boulevard du Carnaval qui a abrité le Festival Bouaké Ouflê, il y avait un grand podium aux commodités modernes et des écrans-relais géants de part et d’autre. Le site bien amené accueillait aussi un espace maquis qui a permis aux festivaliers de se désaltérer ou de casser la croûte en cas de petits creux. De ce lieu de rencontres et retrouvailles entre amis, les spectateurs suivaient le show offert par l’affiche principale. Durant trois jours, les jeunes s’occupaient aux jeux offerts par un mini parc d’attractions et une salle de gaming climatisée pour leur bonheur.



Par Omar AK