Le chanteur congolais Ferré Gola est, depuis le 5 juin 2022, détenu à la prison de Fleury-Mérogis, en France. Il purge une peine de 9 mois, dont 3 mois fermes, pour avoir porté coup et blessure sur sa fille Osias Gola âgée de 18 ans.
Très touché par cette situation, l’artiste a adressé une lettre, depuis son lieu d’incarcération, à sa fille qui est responsable de son interpellation.
Dans la lettre, Ferré raconte l’enfance et ses débuts musicaux ardus qu’il a vécus. Il craint de ce qu’elle prenne la mauvaise direction. « Bonjour ma fille, je t’écris depuis ma cellule où tu m’as envoyé croupir pour trois mois. Mon nom est Bataringe Gola Hervé. Je suis artiste musicien congolais. Je suis le 3e fils de ta grande mère Marie Makiesse, une mère vaillante qui s’est battue pour donner une bonne éducation à ses enfants », a-t-il affirmé avant de parler de la conduite de son enfant.
« Ma fille Osias, tes choix de vie et ta conduite m’ont poussé à bout et j’ai franchi une limite, celle de mettre main sur mon enfant. Je suis un artiste, une personnalité publique. Cette vie d’artiste m’a fait commettre certaines erreurs de jeunesse. Comme tu le sais, tu es l’une de mes 18 enfants. Je ne suis pas un homme parfait, je crois même que j’ai beaucoup de défauts. Je t’ai battue, parce qu’un père n’a pas vocation à voir sa fille s’exhiber sur les réseaux sociaux et cheminer dans une vie de débauche. Pour avoir essayé de te protéger, je me retrouve emprisonné à la suite de ta plainte », a-t-il déclaré.
Il va plus loin en racontant son enfance et ses débuts dans la musique « je suis né au Congo dans une famille pauvre. Je suis un enfant du quartier Bandal. Maman Marie Makiesse, s’est débrouillée pour nous éduquer. Elle n’a jamais fait la prostitution pour nous préparer le Mpondu (feuilles de manioc). Nous n’avions rien comme biens, mais notre cœur était rempli de joie, de dignité et d’amour. Ma mère m’a appris à rester digne et fier de moi. Faute de moyen, je n’ai pas pu faire de longues études. Je n’avais que ma voix pour changer le monde. Ferré Gola s’est battu pour intégrer le wengue music en 1997. J’y ai appris les ficelles du métier. Parfois, je n’avais pas de sous pour me rendre aux répétitions. Je m’y rendais à pied ».
Il affirme avec regrets avoir connu des moments difficiles : « je connais la douleur du mépris et de l’indifférence. Pendant ces moments difficiles, je n’avais pas mon père pour m’empêcher de commettre certaines erreurs ».
Osias a porté plainte contre son père qu’elle accuse de l’avoir frappée et rasé le crane parce qu’elle se serait exhibée sur la toile.
Thierry Samuel
