Les habitants de la Cité ” Immobiliare 5″ située dans la commune de Bingerville, derrière Feh Kessé, sont en danger car les pluies diluviennes ont carrément isolé leur lieu d’habitation du reste d’Abidjan avec de nombreux dégâts à l’intérieur de la cité.
Le chemin de croix continue pour les familles de la Cité « Immobiliare 5 » de Bingerville. Comme à chaque saison des pluies, la cité est déclarée zone rouge à cause des dégâts causés par les pluies diluviennes. Et les dernières précipitations qui se sont abattues sur la ville d’Abidjan et banlieue ont confirmé l’urgence à agir pour sauver les habitants. En tout cas, le Conseil Syndical de la Cité « Immobiliare 5 » ne compte pas rester les bras croisés. Le samedi 25 juin 2022, le Conseil, composé des co-propriétaires et des locataires, s’est réuni en urgence pour évaluer la situation et s’accorder sur des actions à mener pour sauver la situation.
Pour les riverains de la Cité « Immobiliare 5 », le premier fautif dans cette affaire est le promoteur immobilier. Ce dernier, assurent les habitants de la cité, n’a respecté aucun des points du cahier de charges.
« Nous avons 165 villas dans la cité. Les voies, notamment la voie principale en venant de la station Feh Kessé, qui mènent à la cité, sont impraticables. C’est donc un parcours de combattant pour pouvoir arriver dans la cité. Nous avons trouvé des voies de contournement. Mais là encore, la situation est intenable. Pour une cité qui devrait être livrée depuis juin 2016, il faut reconnaitre que le promoteur n’a respecté aucun point du cahier des charges. Notamment en ce qui concerne la construction des voiries et réseau divers (VRD). Le promoteur avait promis un minimum aux co-propriétaires. Aucune maison n’a été livrée comme il fallait. Aucune maison n’a été achevée. Nous avons été abandonnés depuis le début par notre promoteur », a fustigé Sam Laurent, Conseiller du Conseil Syndical, et les autres riverains. Pour les habitants de « Immobiliare 5 », il est clairement établi que les VRD ne sont pas bons. « Nous avons un vrai problème de voirie dans notre cité. Les caniveaux ne sont pas faits. Il n’existe pas de canalisation, de système de drainage d’eau etc. A chaque saison des pluies, nous risquons d’être envahis par les eaux. A cause de cette situation, de nombreux propriétaires n’ont toujours pas pu accéder à leur maison », a regretté Stéphane Niangoran, co-propriétaire.
Outre le promoteur, les familles de la Cité « Immobiliare 5 » interpellent le gouvernement, les ministères de l’Equipement et de la Construction, et la mairie de Bingerville. Elles ne comprennent pas le silence des autorités et de la collectivité locale concernant les agissements du promoteur et la sécurité des habitants de la cité.
« (…) Nous invitons le gouvernement et la mairie à se saisir en urgence de notre dossier. Nous avons une seule voie d’entrée à Bingerville. Lors de la dernière inondation, la voie principale de Bingerville était coupée. Si cette voie est coupée, la seule voie qui reste pour les populations de Bingerville reste notre seule voie de la Cité Immobiliaire 5 qui est malheureusement impraticable. C’est dans l’intérêt du gouvernement de rendre praticable notre route. L’autre point qui pourrait permettre au gouvernement de nous aider, reste la localisation dans notre cité d’une douzaine de stations de traitement d’eau qui alimente toute la commune de Cocody et Bingerville. L’Onep a de nombreuses stations dans la zone. Il est temps pour le gouvernement de nous venir en aide. Nous sommes en danger de mort », a soutenu Yves Sadon, Co-propriétaire.
Fabrice Kouadio, président du Syndic, assure pour sa part que les co-propriétaires et les locataires donneront de la voix dans les prochaines heures. En plus des autres actions, a-t-il commenté, nous allons tenir un sit-in devant les locaux du promoteur afin de l’amener à revenir dans notre cité pour construire les VRD. « Nous allons également saisir les instances du ministère de la Construction et de l’Urbanisme afin de remettre en cause l’agrément du promoteur. Car, nous ne pouvons pas comprendre que ce dernier ne respecte aucun des points du cahier des charges. Et malgré cela, il continue de construire d’autres cités et de remporter d’autres marchés », a-t-il conclu.
Par SerCom