« L’art, la création, c’est la manifestation du divin en l’homme. La recherche de la pureté », disait Yves Saint Laurent. Ernesto Djédjé Blé Loué a su traduire cette maxime de l’ancien couturier français. Raison laquelle, près de 40 ans après son décès, d’éminents enseignants-chercheurs des universités de Côte d’Ivoire et d’ailleurs lui ont rendu à nouveau un vibrant hommage à travers un colloque autour de la thématique : ‘’Ernesto Djédjé, icône vivante de la création artistique : héritage et actualité’’.
Les 8 et 9 juin 2022, à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC), l’Observatoire nationale de la vie et du discours politique de Côte d’Ivoire (ONVDP-CI) et docteur Emmanuel Yoro Guèye ont organisé un colloque international pour célébrer l’illustre homme emblématique de la musique ivoirienne voire subsaharienne. En effet, d’éminents professeurs et enseignants-chercheurs de toutes les universités de Côte d’Ivoire et d’ailleurs ont participé à ce colloque notamment les professeurs Gnèze Logbo, Valy Sidibé, Paulin Koléa Zigui, Koutchoukalo Tchassim, Emmanuel Toh Bi, Jean Pierre Adigran, Sié Hien… À l’unanimité, ils ont reconnu le génie d’Ernesto Djédjé. Professeur Paulin ZIGUI à travers le thème : ‘’D’’’Aguissé’’ d’Ernesto Djédjé à ‘’Oleyé’ d’Amédée Pierre : aspects polémiques de la musique trad-moderne’’, a démontré la complémentarité entre la musique traditionnelle et la musique moderne en Côte d’Ivoire. Mais au-delà de toute velléité, le sachant Paulin Zigui a prouvé qu’Ernesto Djédjé demeure l’un des pionniers des artistes musiciens ivoiriens qui a non seulement fait la promotion de la musique ivoirienne, mais aussi a-t-il avoué qu’il l’a révolutionnée. D’ailleurs Paulin Koléa Zigui dit que ses nombreux chefs-d’œuvres le prouvent notamment ‘’Allouko’’, ‘’Digba’’, ‘’Gbégbé’’, ‘’Zaglobi’’, ‘’Tohourou’’, ‘’Zouzoupalé’’, ‘’Ziboté’’, ‘’Aguissé’’… Quant au professeur Emmanuel Toh Bi, il a mis l’accent sur l’aspect poétique et la valeur des chansons, donc du mélange bien orchestré musique et chanson dont le Gnoantré national a su exploiter. Abondant dans le même sens que ses prédécesseurs, le professeur Sié Hien a recommandé aux Ivoiriens, et surtout aux étudiants dans le domaine des arts, de capter voire de s’approprier la quintessence des œuvres de l’icône Ernesto Djédjé. « Parce qu’affirme-t-il, Ernesto Djédjé est le premier à valoriser la culture de la Côte d’Ivoire par le truchement de ses chants et de ses danses traditionnelles ivoiriennes qu’il su révolutionner sans omettre les proverbes, style et outil de communication dont il a toujours fait usage ».

Docteur Emmanuel Yoro Guèye a remercié la ministre de la culture et de la francophonie Françoise Remarck et tous les éminents professeurs et enseignant-chercheurs qui n’ont ménagé aucun effort en participant à ce colloque international pour rendre hommage à l’illustre artiste Ernesto Djédjé et à son génie pour ce patrimoine artistique culturel qu’il a légué à la postérité.
Par César Kouakou