7 juin 2016-7 juin 2022 ! Voilà six ans que François Konian a quitté le monde des vivants. Celui qu’on appelait affectueusement ‘’le boss’’ ou ‘’Papa Konian’’ dans le milieu du show-biz ivoirien voire africain a laissé un héritage incommensurable. Fondateur de radio Jam, l’une des stations de radios les plus écoutées à Abidjan, il était auparavant producteur de disques, de musique… Les artistes comme Bébé Manga avec ‘’Amio’’, Nayanka Bell, Les Woya ou les RAS lui donnent leurs carrières.
En ce triste anniversaire de la disparition du Boss, nous vous proposons un article que Jeune Afrique lui avait consacré au lendemain de son décès et intitulé : ‘’ Hommage à François Konian Banny, esprit rebelle de la musique ivoirienne’’.
François Konian Banny est décédé le 7 juin, à l’âge de 69 ans. Il aura révolutionné le secteur de la musique en Côte d’Ivoire.
Il aurait voulu être pilote. Son père le voyait imprimeur. Il aura été l’une des figures majeures de l’industrie musicale de l’Afrique de l’Ouest francophone. L’ex-producteur et fondateur de Radio JAM François Konian Banny est décédé le 7 juin à l’âge de 69 ans.
Nourri de rock, de blues et de jazz plutôt que de musique ivoirienne dans les années 1960, fan de Harley-Davidson, « Papa François » comme on le surnommait à Abidjan a su très tôt qu’il consacrerait sa vie à la musique. Nous l’avions longuement rencontré en 2013 dans les locaux de Radio JAM, l’une des stations commerciales les plus écoutées de Côte d’Ivoire. Un bâtiment de ciment brut, installé à Treichville, là même où tout avait commencé. Là même où dans la nuit de la Saint-Sylvestre au milieu des années 1970, il pressa son premier vinyle.
Son parcours, il nous l’avait raconté pendant plus de trois heures assis derrière son bureau, avant de nous emmener déjeuner. François Konian, c’était un mythe : un homme de l’ombre, inaccessible, fuyant les médias et les mondanités, un esprit rebelle, un visionnaire qui aura révolutionné le monde de la musique en Côte d’Ivoire et au-delà. Celui à qui pas un chanteur ivoirien ne rend hommage lorsqu’il sort un nouveau disque. Un homme apprécié, sévère aussi, craint parfois car terriblement indépendant et intransigeant. Un professionnel que pendant plus d’une semaine Henry Salvador a recherché vainement à Abidjan afin d’avoir l’autorisation de reprendre ‘’AmiO’’ de la Camerounaise Bébe Manga… jusqu’à ce qu’il apprenne, dans le vol qui le ramenait à Paris, que François Konian était aussi du voyage.
‘’FRANÇOIS KONIAN, C’EST CELUI QUI REFUSE DE VOIR UN HOMME JOUER DE LA KORA ASSIS PAR TERRE POUR LES TOURISTES’’
François Konian, c’est celui qui refuse de voir un homme jouer de la kora assis par terre pour les touristes. Qui a produit les figures qui auront marqué la scène musicale des années 1960-1980, WOYA (Marcellin Yacé, Manou Gallo), Ernesto Djédjé, Amédée Pierre… Cette aventure nous voulions l’écrire dans un livre avec lui, la transmettre aux jeunes générations. Las, le sort en aura décidé autrement. Nous lui rendons aujourd’hui hommage en lui donnant une dernière fois la parole pour que vive sa mémoire, pour que l’on n’oublie pas que lorsqu’il choisit de consacrer sa vie à la culture, il le fit envers et contre tous ainsi qu’il le raconte en cette matinée du 09 septembre 2013. La suite ICI.