Ecran noir sur le cinéma ivoirien voire africain ! Le réalisateur Lanciné Kramo Fatika est décédé le dimanche 5 juin des suites d’une courte maladie. Il y a quelques semaines en arrière, le cinéaste était victime d’un AVC. Il avait 74 ans ! Homme affable et professionnel, le cinéaste était un homme respecté dans son pays et par l’ensemble des acteurs du 7e art. Depuis l’annonce de sa disparition subite, les hommages se sont amplifiés sur internet. Preuve l’homme n’était pas un inconnu. En tout cas, de Ouagadougou à Cannes en passant par Carthage, Tanger et Khouribga, tous les grands festival du continent ont déroulé le tapis rouge à Lanciné Kramo Fadika.
C’est de 1981 que la reconnaissance commence pour le cinéaste ivoirien. Son film ‘’Djéli, conte d’aujourd’hui’’ remporte le Grand prix (Étalon de Yennenga) au 7e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Ce qui fait de lui le premier réalisateur ivoirien à soulever le bel étalon de Ouagadougou. Quelques années tard, en 2017, le Fespaco l’immortalise sur l’avenue des cinéastes dans la capitale burkinabè à travers une statue de bronze.
De 2013 à 2016, Kramo-Lanciné Fadika était le directeur général à l’Office National du Cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI). Après il a été Conseiller technique chargé du cinéma au ministère de la Culture et de la Francophonie. Il est producteur avec sa société ‘’Palmarès Production’’. Avec sa disparition, le cinéma ivoirien perd un illustre ambassadeur.
Le natif de Danané à l’Ouest de la Côte d’Ivoire a fait des études de Lettres modernes à l’Université d’Abidjan puis de cinéma à l’Ecole Louis Lumière à Paris. Quand il revient au pays après sa formation, Lanciné-Kramo Fadika entre en 1975 à l’Office National de Promotion Rurale où il s’occupe de films pédagogiques et d’émissions de télévision sur des problèmes de développement. En 1974, il réalise son premier court métrage intitulé ‘’La fin de la course’’. Entre 1975 et 1981 il réalise une dizaine de films pédagogiques et éducatifs et des émissions de télévision. La réalisation de ‘’Djéli, conte d’aujourd’hui’’ qui lui apporte le sacre continental en 1981 au Fespaco, commence en 1978 pour se terminer en 1981.
Filmographie
1974 : ‘’La Fin de la course’’, court métrage fiction de 17 mn
1980 : ‘’Djéli, conte d’aujourd’hui’’, long métrage fiction Etalon d’or de Yennega & Prix de le critique Internationale & Prix de l’Office Catholique International du Cinéma (OCIC) au Fespaco 1981, à Ouagadougou.
1993 : ‘’Wariko’’ (Le gros lot), long métrage fiction, Prix d’interprétation masculine au Festival Africain de Khouribga, Prix de la ville de Ouagadougou & Prix de la meilleure comédie au Fespaco 95.
Par Omar AK