En Côte d’Ivoire, la nouvelle voix du reggae qui monte s’appelle Ras Kalif. Il un beat roots qui ressort les profondeurs et l’essence de la musique de Jah. C’est le vendredi 20 mai dernier à la Fnac de Cap Sud d’Abidjan-Marcory, qu’il a présenté en live son nouvel album de 12 titres. Baptisé ‘’ Reggae Therapy’’, l’opus est considéré par les puristes comme une vraie incursion dans le reggae originel. « Reggae Therapy est un simple jeu de mots. Juste pour dire que je vais sauver des âmes et partager la bonne énergie », explique le chanteur. Les thèmes chantés tournent autour de l’amour, la justice, l’unité, la paix… Dans son nouveau disque, Ras Kalif passe ses messages de sensibilisation et de conscientisation en bambara, en baoulé, en français et en anglais.
L’œuvre a été enregistrée dans de bonnes conditions à Abidjan par Rodrigue N’guessan et a vu la participation de Jah Light et General Dimitri de la Côte d’Ivoire et Bushman de la Jamaïque. La production est assurée par AZK Productions.
‘’Reggae Therapy’’ arrive après un premier essai sorti en 2020 et dont la promo avait été impactée par l’apparition de la pandémie de la covid-19. Le nouvel opus confirme la disposition de Ras Kalif à continuer dans la musique reggae. « Le reggae touche tout le monde. Le choix est vite fait », tranche-t-il avant d’ajouter : « Je tire mon inspiration de Dieu et je suis heureux de suivre les traces de célèbres devanciers comme Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly… ». La présentation de l’album le vendredi a été une bonne occasion pour le grand public de découvrir davantage Ras Kalif qui s’est dit heureux de l‘accueil réservé à son dernier disque. « Merci à tous pour votre soutien, votre présence et vos prières. Grâce à vous, ce week-end restera gravé dans ma mémoire. Votre présence à la dédicace et à la release party de mon album ont fait de ces événements, une véritable réussite. Longue vie à “Reggae Therapy” et bonne écoute », a-t-il déclaré au terme de cette belle soirée.
Le reggae est désormais l’aboutissement musical de cet enfant de Koumassi, l’un des quartiers populaires d’Abidjan. C’est là-bas qu’Ibrahima Camara fait ses classes dans la musique au milieu des années 1990. Le hip-hop a pignon sur rue dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire et le jeune Ibrahim s’y intéresse. En 1999, il rejoint le groupe musical Azziza où il affûte ses armes et se rebaptise Jayzee. L’ascension d’Azziza est remarquable grâce à la qualité de ses textes et Jayzee séduit par sa voix. Le groupe fait de nombreuses premières parties d’artistes reconnus comme le concert de John Kiffy en 2001 au mythique Palais des Sports d’Abidjan-Treichville.
En 2006, Azziza publie son premier album intitulé ‘’Main dans la main’’ mais le succès n’est pas au rendez-vous. Et le groupe se disloque en fin d’année. Jayzee opère, comme bon nombre de rappeurs de l’époque, notamment Kajeem ou Naftaly (ex Fantôme), un virage à 90° et se tourne vers le reggae.
Depuis, il y porte sa voix. Mais Jayzee est désormais Ras Kalif. Il intègre l’orchestre The Wisemen Band, l’une des formations qui joue régulièrement au Parker Place d’Abidjan. Il a donc l’opportunité d’accompagner de nombreux artistes qui se produisent à ce temps du reggae d’Abidjan. En 2020, il décide de voler de ses propres ailes et entame une carrière solo.
Par Omar AK