Après deux ans d’interruption due à la crise sanitaire de la covid-19, le Salon international du livre d’Abidjan (SILA) est de retour. La 12e édition a ouvert ses portes ce mardi 14 mai au palais de la Culture d’Abidjan-Treichville. Pendant cinq jours, tous les acteurs du livre et les amoureux de la lecture vont se rencontrer dans les stands et les conférences-débats pour échanger. « Le Salon International du Livre d’Abidjan est le symbole de ce que peuvent produire de plus fécond, les partenariats en matière de politique culturelle régionale et le résultat de l’investissement des collectivités locales. A l’heure des réformes territoriales et des choix que les uns et les autres doivent faire, cela mérite particulièrement d’être réaffirmé, au moment où nous sommes debout », a dit à la cérémonie d’ouverture, M. Anges Félix N’Dakpri, Commissaire Général du SILA. Pour le patron du Sila, cela fait 23 ans que ce salon rythme l’année culturelle avec un succès croissant pour attirer aujourd’hui plus de 10000 visiteurs en moyenne par jour, parmi lesquels près de 70% d’enfants qui sont accompagnés dans leur découverte de la lecture. « Nous devrons œuvrer à booster une lecture jeunesse », a insisté le commissaire général. Avant de conclure son discours : « Il y a 23 ans que le Sila est la vitrine de la diversité et du rayonnement international d’un secteur. 23 ans qu’il fait de l’accès à la lecture une de ses plus grandes priorités et réunit tous les professionnels du livre, les associations, les médiateurs, les enseignants, autour d’une même ambition. La cohésion humaine. Pour cette 12e édition, nous lirons les livres et les livres nous lieront. Durablement ».
Ses propos ont été soutenus par M. Abdoulaye Diop, le ministre de la culture et de la communication Sénégal, pays invité d’honneur de cette édition. Le représentant de la forte délégation sénégalaise a évoqué les liens historiques entre son pays et la Côte d’Ivoire. « Nous nous sentons vraiment chez nous en Côte d’Ivoire, au milieu des Ivoiriens parmi lesquels une très importante communauté de nos ressortissants. Ceux-ci y vivent et s’y épanouissent, ils y produisent aussi des œuvres de beauté qui déploient et subliment nos relations. Mieux, le livre nous lie solidement et durablement, à travers les expériences partagées, depuis les Nouvelles Editions Africaines (Dakar-Abidjan-Lomé), en passant par les éditions des auteurs des deux pays indifféremment chez l’un ou chez l’autre et, bien avant tout cela, par le pont qu’ont bâti des sommités littéraires comme Bernard Dadié. Cet ancien de l’Ecole normale William Ponty de Gorée et qui, pendant dix ans a servi à l’IFAN à Dakar, cet homme qui aura vécu 103 ans au service du livre et de la Culture, n’est pas pour nous, l’auteur de Climbié, de Pagne noir et autres romans, contes, poésie et théâtre. Il est également le Sénégal et la Côte d’Ivoire dans la permanence et la fidélité à l’essentiel. A travers lui, je voudrais rendre hommage à tous les auteurs Ivoiriens et africains dans ce bel espace du Palais de la Culture de Treichville qui porte son illustre nom », a-t-il dit.
L’écrivain à l‘honneur du Sila 2022 est l’Ivoirien Camara Nangala. L’auteur du ‘’Cahier noir’’ a reçu le Prix de la reconnaissance pour toute son œuvre.
Cette 12e édition du Sila se déroule autour du thème « Engagement pour un lectorat africain actif et durable ». Elle est parrainée par M. Eugène Aka Aouélé, président du Conseil économique, social, environnemental et culturel et co-présidée par Mmes Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie et Mariatou Koné, ministre de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation. L’évènement avait aussi accueilli M. Jeannot Ahoussou Kouadio, le président du Sénat ivoirien. Tout ce beau monde était présent à la cérémonie d’ouverture officielle du Salon international du livre d’Abidjan qui refermera ses portes le 21 mai.
Par Omar AK