Depuis trois mois, Prince Wendemy, l’une des têtes pensantes de la musique burkinabè, a publié un single au titre évocateur sur le marché du disque. C’est ‘’Songsiida’’ qui parle de vérité sur la terre des hommes. La chanson donne dans le tradi-moderne. « Songsiida est un titre qui dénonce le manque de transparence dans la société. De plus en plus, chacun défend ses intérêts au détriment de la vérité. Il serait très dommage que nos enfants n’héritent pas de la vérité », regrette le chanteur. Qui poursuit : « Il faut aider la vérité. Si elle existe, elle doit éclater pour le bonheur de tous ».
A première vue, ‘’Songsiida’’ a l’air d’un texte quelconque. Mais à y voir de près et à l’écouter minutieusement, elle s’apparente à l’actualité au Burkina Faso. « L’inspiration m’est venue comme ça et j’en ai fait une chanson. Même si aujourd’hui, ça colle à l’actualité du Faso. Dans mon pays, on est actuellement à la recherche de beaucoup de vérités : pourquoi, il y a l’insécurité ? Qui est responsable de la piraterie des œuvres de l’esprit ? Il y a aussi le procès de l’assassinat de Thomas Sankara…», cite Prince Wendemy. La chanson tire ses racines du Warba, un rythme traditionnel mossi.
La carrière de Prince Wendemi est riche de trois albums et trois singles. Il chante couramment en mooré en y interjetant des phrases en français et en anglais. Sa musique tire sa force de son enracinement des rythmes du terroir burkinabè qu’il modernise. Ses textes évoquent toujours des thèmes d’actualités. Ils sont mis en musique à partir des rythmes locaux comme le Wiré, le Liwaga et le Warba. Avant le dernier single, le chanteur a su tracer les sillons de sa carrière avec des titres populaires au Faso tels ‘’Train d’Afrique’’, ‘’Tomdé’’, ‘’Naasar Silga’’, ‘’Top Modèle’’ ou ‘’Koudwambila.

Né Yalgabamba Ilboudo, Prince Wendemy démarre en Côte d’Ivoire en 1999 avec le ragga et le reggae. « D’origine, tout bon Mossi est un prince comme l’histoire nous l’enseigne. Personnellement, je suis arrière-petit-fils d’un naaba (Roi) », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Wendemy veut dire, c’est Dieu qui sait ». Après avoir déclaré sa flamme pour la musique au bord de la lagune Ebrié, le prince revient sur les terres de ses ancêtres (Burkina Faso) en 2010 et fait un virage radical autour de son genre musical. Il axe sa musique autour des rythmes du terroir. Son credo est désormais le tradi-moderne ou la musique moderne d’inspiration traditionnelle.
Depuis plus de 10 ans, la mayonnaise prend. Wendemy fait partie des artistes qu’on cite en premier chef au Burkina Faso. « Humblement, je pourrais dire que le bilan est positif même si je rêve encore plus. La musique m’a permis de voyager sur l’Europe, l’Amérique où j’ai fait de nombreuses villes aux Etats-Unis. Je tourne constamment au Burkina. Aujourd’hui, quand je passe quelque part au Faso, les gens me reconnaissent. C’est quand même un bon point pour moi », se félicite l’artiste. Mais il est habité d’une ambition débordante et compte aller très loin dans ma carrière. « Mon rêve est de jouer un jour ma musique à Central Park à New York aux Etats-Unis. Ou à Bercy à Paris comme les autres artistes africains le font », souhaite Prince Wendemy. Pour y arriver, il s’est constitué un staff managérial et technique. Il a aussi son orchestre qui l’accompagne partout. Ses figures et pas de danse en concerts ou dans les clips-vidéos sont réglés par un chorégraphe professionnel.
Par Omar AK