C’est la ville de Toulepleu dans le Cavally qui recevra la 5è édition d’Akinhindy Festival. En attendant, le 4è chapitre de cet évènement qui célèbre la culture Wê dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, a refermé ses portes le dimanche 27 juin dernier dans une ferveur de grande fête populaire. Décryptage !
Des danses de réjouissance aux danses guerrières en passant par des danses de protections contre les mauvais esprits et des danses de la procréation, c’est un incessant ballet des différentes danses Wê qui a tenu en haleine de nombreux spectateurs le dimanche 27 juin à la Place Publique de Duékoué pendant quatre heures. Cette grande démonstration des chorégraphies traditionnelles des régions du Guémon et du Cavally dans l’ouest montagneux de la Côte d’Ivoire, est intervenue à la clôture de la 4è édition d’Akinhindy Festival. Qui avait ouvert ses portes le 25 juin par une conférence inaugurale à la grande salle de la mairie. Pour ce peuple adorateur de masques, les Glaés étaient de sortie et sont venues des grandes citées de l’espace Wê. Découverte pour certains et redécouverte pour d’autres, les masques Wê ont donné l’opportunité de les aimer dans leur diversité. Et tous les festivaliers sont unanimes à dire qu’on ne s’en lasse pas de les contempler, de les admirer, de les chérir.

Peuple fier de sa culture qu’il ne veut abandonner sous aucun prétexte, les Wê placent toute leur existence au Gla (masque avec pour pluriel Glaés, ndlr). Ce dernier est la partie visible d’une tradition qui cache encore beaucoup de secrets. L’intéressant est l’harmonie et le respect que les villageois, les chefs coutumiers, les religieux, les cadres et les filles et hommes de la région vouent à cette pratique transmise de siècle en siècle et de génération en génération. A la clôture d’Akinhindy Festival 2021, tout le monde était là. Autochtones, allogènes, autorités administrative ou simples touristes et curieux n’ont pas voulu rater cet évènement. « Durant trois jours, nous avons assisté à une célébration de la culture Wê grâce à Akinhindy Festival qui est appelé à un beau destin. Pour chaque édition, nous ferons tout ce qui est en nos possibilités pour satisfaire les initiateurs », a déclaré M. Ibrahima Cissé, préfet de région du Guémon, préfet du département de Duékoué, à la cérémonie de clôture. Le magistrat représentait aussi les ministres de la Culture et de la Réconciliation. « Pour ma part, je tiens à dire merci et féliciter les femmes pour leurs actions en faveur du développement, de la paix et de la cohésion sociale dans notre région. A mes parents Wê, aux invités et à la communauté frère du Burkina Faso, je réitère toute ma reconnaissance et ma sympathie », a salué Viviane Bah, la Commissaire générale d’Akinhindy Festival dans son speech d’au revoir.

C’est elle et ses frères et sœurs des régions du Guémon et du Cavally qui ont initié ce festival, il y a quatre ans. Il signifie rapprochons-nous ou rassemblons-nous en langue Wè et fait la promotion de la culture Wê, de la place et du rôle de la femme dans cette société. Le thème de cette présente édition était ‘’Femme, développement et cohésion sociale dans la culture Wê’’. Il a fait l’objet d’une conférence prononcée le vendredi 25 juin à la mairie de Duékoué par Patrice Goué, chef du canton Zibiao et Mme Mauricette Désirée Dieou Epse Bly, experte en gestion coopérative. Greffée au festival, l’Association Akinhindy (2A) œuvre au rapprochement des habitants de la région et soutient l’initiative féminine. Des dons en matériels d’une valeur d’un million et demi (1.500.000) FCFA ont été remis à une coopérative des femmes du Cavally. Les autorités administratives, les chefs coutumiers et les guides religieux ont reçu des boubous et pagnes Wê.
En célébrant la cohésion entre les habitants de leurs régions, Akinhindy Festival promeut aussi l’ouverture envers les autres peuples. Après les Sénoufo en 2018 et les Gouro en 2019, les invités d’honneur de la 4è édition, étaient le peuple frère du Burkina Faso.

Avec un menu riche et varié qu’Akinhindy festival a égrené du 24 au 27 juin, le Wê a chanté et dansé. Duékoué, la ville hôte a aussi connu des nuits chaudes avec l’animation continue à la Place publique. Après avoir refermé ses portes devant un parterre d’invités, Akinhindy Festival déposera ses valises l’année prochaine à Toulepleu, dans la région du Cavally.

Par Omar A.K