Après la crise de la covid-19 qui avait stoppé toute activité culturelle durant six mois, c’est aujourd’hui la crise pré et postélectorale qui menace le monde artistique en Côte d’Ivoire. Désemparés et au désarroi, les artistes du pays d’Houphouët-Boigny, toute tendance confondue, crient leur crainte pour la stabilité de leur seul et unique pays.
Par la voix du top model et patronne d’agence Fatim Sidimé, les acteurs du monde des arts du pays « de la vraie fraternité » se sont mis ensemble pour implorer la paix. C’est au restaurant Dorsty House de Cocody deux-Plateaux Les Vallons, à Abidjan que Fatim a lancé un appel à la paix pour la Côte d’ivoire.

« Chers parents, chers Ivoiriens, on a décidé, toute personnalité et toute célébrité confondue de la musique, de la mode, de l’humour, du cinéma, du théâtre…, de nous mettre ensemble pour faire cette annonce. Nous sommes tous des acteurs culturels sans distinction d’ethnie, de religion et encore moins de parti politique. Devant cette psychose généralisée que nous subissons depuis quelques jours, on a décidé de donner l’exemple pour la paix en Côte d’Ivoire. Devant la situation délétère de crise dans notre pays,nous nous sommes réunis de façon spontanée pour apporter un message de paix aux Ivoiriens. Nous interpellons tous nos frères et sœurs, nos fansafin d’œuvrer pour la paix qui est un préalable à tout développement et à toute sorte d’initiative. Nous voulons la paix en Côte d’Ivoire ! De grâce, nous demandons à tout le monde d’avoir des attitudes, des discours, des comportements et des entreprises de paix pour le bien de la Côte d’Ivoire, notre parti, notre patrie. Nous disons pardons à tous nos dirigeants, à tous les Ivoiriens et à toute la Côte d’Ivoire elle-même. Nous voulons la paix pour notre pays. Nous voulons travailler dans une Côte d’Ivoire de paix, dans une Côte d’Ivoire prospère. Nous voulons que notre descendance grandisse dans la paix. Nous ne voulons pas de guerre en Côte d’Ivoire. Pardon, pardon, pardon ! C’est le message que sommes venus apporter à toute la Côte d’Ivoire, à tous les Ivoiriens. Je vous remercie ».
QUELQUES REACTIONS
Molare, Chanteur
« Les artistes vivent dans une situation complexe. Nous venons de finir six mois de pandémie liée à la covid-19. Présentement, la situation est trouble pour notre monde, pour le monde de la culture. On sort à peine de la situation difficile de la maladie et aujourd’hui, on se rend compte que nos autorités politiques sont en train de créer la scission. On a besoin de s’asseoir pour discuter. On veut la paix. On ne veut pas que la situation de guerre arrive dans notre pays. On est en train de revivre la situation de 2010. On ne peut même plus sortir. Partout, il y a la psychose. Même pour réunir les artistes, ça a été chaud car les gens ont eu peur de sortir.»
Fatem Suy, Miss 2018
« Je suis pour la paix. Nous sommes jeunes et nous sommes les entrepreneurs de demain. S’il y a des guerres ou des troubles, on ne pourra rien entreprendre. Ce ne sont pas des choses qui favorisent un bon développement social et économique. Du coup, je demande pardon aux différents partis, à tout le monde d’essayer de dialoguer. On voit que dans d’autres pays, les élections se passent bien sans heurt. On peut le faire en Côte d’Ivoire. Les élections ne sont pas synonymes de sang ou de mort. Elles doivent être le préalable de toute évolution. »
Digbeu Cravate, Acteur-Comédien-Humoriste
« De grâce qu’on ne ramène pas à la crise de 2010. C’est pour cela que nous noussommes retrouvés pour parler d’une seule voix de paix, d’entente et d’union de tous les Ivoiriens ».
Abou Nidal, chanteur
« Je n’ai pas choisi d’être ivoirien. J’ai la chance d’être ivoirien. Je suis peiné quand je vois que la violence est au paroxysme à Yamoussoukro, la ville d’Houphouët-Boigny, notre apôtre de la paix à nous tous. Mon cœur saigne. Je reprends à mon compte cette phrase du père-fondateur : « la paix n’est pas un vain mot. C’est un comportement ». J’aimerais dire à tous les artistes, à tous nos dirigeants, à tous les Ivoiriens, à tous les partis politiques d’aller au dialogue qui est l’arme des plus forts. J’aime la Côte d’Ivoire et si vous aimez la Côte d’Ivoire, vous devriez faire la promotion de la paix ».
Bebi Philip, chanteur
« Nous avons besoin de travailler dans la paix et surtout on veut la paix »
Chico Lacoste, Entrepreneur culturel
« Nous traversons une situation très difficile en ce moment. Surtout moi qui ai vu mon véhicule saccagé et brûlé à Yamoussoukro en revenant de Bouaké. Dieu merci, je suis rentré saint et sauf à Abidjan. Quelqu’un qui a vu tout cela ne peut qu’appeler les gens à cultiver la paix, à arrêter tout ce qui est violence. Je pense que ce serait mieux pour notre pays. Nous avons besoin que nos enfants partent à l’école. Toutes nos activités sont à l’arrêt en ce moment. C’est vraiment pénible ».
