20 ans après sa mort en juin 2002, la philosophie de vie de l’artiste chanteur reggae ivoirien Tangara Speed Ghoda, celle d’aider les plus vulnérables, continue de lui survivre. Ce, à travers les actions de sa fondation Hakili-So. Présidée par Mme Aramatou Touré alias Maman Tangara, l’association a offert une formation en droits humains à des jeunes filles mères d’Abobo Derrière-Rail. Elle a mis à leur disposition un fonds de financements de leurs activités.
En collaboration avec l’ONG de défense des droits de l’homme, Amnesty International Côte d’Ivoire, la fondation Hakili-So a organisé au profit d’une trentaine de jeunes filles mères âgées de 15 à 18 ans, un programme de formation d’initiation aux droits humains. D’octobre à décembre 2022, ces jeunes filles, pour la plupart en décrochage scolaire du fait des grossesses précoces, ont bénéficié d’une formation en éducation sexuelle, en planning familial, en droits sexuels et reproductifs, en égalité du genre, en droit du mariage. Ces cours ont été dispensés par les juristes d’Amnesty, des activistes des droits humains, des sages- femmes, des infirmières spécialisées dans les consultations prénatales et les menstrues.
La fin de cette formation a été marquée par une cérémonie de remise de chèque de 500 000 FCFA d’Amnesty International à la fondation Hakili-So, le mercredi 28 décembre 2022 à l’EPP Rail 4 à Abobo Derrière-Rail. A cette occasion, M. Benoit Comoé, coordonnateur éducation au droit de l’homme(EDH) à Amnesty International, a expliqué qu’il s’agit pour son organisation d’allier à la fois les droits humains et insister sur les droits socio-économiques et culturels, en apportant cette aide financière. Il a précisé que ce programme d’initiation est une sorte de sensibilisation pour amener ces jeunes filles à connaitre leurs droits, les droits de la femme. Le juriste a souligné que la formation a permis aux participantes de découvrir les droits sexuels et reproductifs, de faire le planning familial, d’avoir accès aux informations concernant leur sexualité, de savoir qu’elles peuvent se protéger et dire également non, aux mariages forcés. Et enfin leur permettre de s’autonomiser. « Cela est un aspect important pour nous. Car si l’initiation aux droits humains est bien, il faut tenir compte du contexte de ces jeunes filles qui ont 15 ou 18 ans et qui pour certaines n’ont jamais été à l’école et d’autres ont abandonné leurs études. Elles ont des enfants dont elles ne peuvent subvenir aux besoins vitaux », a expliqué le responsable d’Amnesty international.
Pour l’organisation internationale, il est important de leur apporter cette aide, à travers son partenaire la fondation Hakili-So. Celle-ci va les regrouper pour entreprendre une activité génératrice de revenus, afin que chacune puisse se prendre en charge. Par ailleurs, l’ONG de défense des droits de l’homme a sensibilisé les apprenants à la lutte contre l’excision. Elles doivent refuser l’excision pour elles-mêmes, leurs enfants et leurs camarades, a conseillé M. Comoé. Mme Aramatou Touré, présidente de la fondation Hakili-So, s’est engagée à faire de cet appui financier un outil d’autonomisation financière de ces jeunes filles. Pour elle, à travers cette formation, il s’agissait surtout pour sa fondation d’instruire ces femmes sur les violences basées sur le genre, sur les infections sexuellement transmissibles. Mais aussi de les inciter à reprendre les chemins de l’école. Au-delà de ce programme, la fondation projette faire de cette première cohorte de jeunes filles-mères des relais de sensibilisation à d’autres jeunes femmes dans la commune d’Abobo.
Par AT