A 72 heures de son spectacle de retour, Ramsès de Kimon, le Pharaon de la lagune Ebrié, charge le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida). Le Djidji-Nandjui ne comprend pas l’acharnement du Burida alors qu’il prépare activement son spectacle du 22 décembre 2022. Entretien.
. Nous sommes à quelques heures du concert live que vous offrez à vos fans et aux mélomanes ivoiriens. Est-ce que tout est fin prêt pour la grande messe de retour du Pharaon des Lagunes ?
- Ce concert est un challenge. Mais, j’ai la foi. Cela parce que l’organisation d’un concert demande toujours beaucoup. On parle de logistique, de sécurité, de communication, de répétitions etc. Nous sommes en même temps promoteur et artiste du spectacle. C’est donc énorme. Mais, on a quand même rencontré de nombreux succès lors des préparatifs. Au niveau purement artistique, les répétitions sont presque terminées. La dernière répétition est prévue pour ce lundi 19 décembre. Et, le mercredi 21 décembre, on fera la balance avant le concert sur l’Esplanade du palais de la culture de Treichville. Pour la sonorisation, tout est bon. La lumière également. Pour ce qui est de la communication et de la mobilisation, vous avez remarqué que nous avons parcouru plusieurs villages atchan du District d’Abidjan. Nous avons rencontré des populations motivées. Et, nous attendons beaucoup de monde au concert.
. La seule fausse note dans toute cette organisation, c’est finalement le Burida. L’instance en charge des droits des artistes vous réclame plus de 4 millions de FCFA avant la tenue du spectacle. Quel est le problème avec le Burida ?
- C’est totalement absurde. Je ne sais pas comment le Burida arrive à chiffrer ces genres de choses. C’est tout simplement de l’arbitraire. Il n’y a pas de barème pour estimer le montant qu’un artiste doit payer avant d’organiser son spectacle. Cela a été le cas l’année dernière, à l’occasion du concert des Anciens de l’Orchestre de l’Université d’Abidjan (OUA) offert gratuitement aux étudiants du Campus. On a dû payer 400.000 FCFA. C’est incroyable, cette façon de faire des autorités de la Maison des artistes. Pourquoi, le Burida attend toujours la dernière minute pour sortir une facture qu’on impose à l’artiste ? Dans mon cas, c’est révoltant car le Burida me doit beaucoup d’argent. Ce n’est pas normal. Depuis que je suis parti aux Etats-Unis en 1995 et jusqu’en 2013, je n’ai pas reçu mes droits d’auteur. Et pourtant, on joue toujours ma musique. On ne peut pas me dire qu’il n’y a rien. De 1995 à 2013, je dois avoir quelques millions de FCFA au Burida. Si pendant que je n’ai pas été actif, il y a de l’argent, ce n’est pas pendant que je suis actif, on va venir me dire qu’il n’y a rien. C’est un problème que je vais poser sur la table lorsque je vais rencontrer les dirigeants du Burida. L’année dernière, je suis revenu au pays. J’ai tenté en vain de rencontrer le Directeur général par rapport à ce problème. Je pense qu’il faut régler cette injustice. Le Burida me doit 15 ans de droit d’auteur. C’est beaucoup d’argent.
. Tout cela n’entache-t-il l’évènement du 22 décembre 2022 ?
- NON ! Le concert aura lieu le 22 décembre 2022. De toutes les façons, on va payer le Burida. Je vais rencontrer les autorités du Burida. Je trouve cependant que le montant avancé est excessif pour nous les sociétaires du Burida. Nous devons avoir des tarifs préétablit pour nos concerts. Il faut mettre à la disposition des artistes les tarifs du Burida. Il ne faut pas attendre que l’artiste, qui se bat déjà pour faire venir des sponsors sur son évènement, soit confronté à une telle situation à quelques heures de son concert. C’est de la provocation et un manque de respect. Il faut éviter de dire à un artiste que comme l’entrée de son concert est à 10.000 F ou 15.000 F, il doit payer 4 millions de FCFA pour obtenir l’autorisation d’organiser son concert. Ceux qui font les entrées à 100.000 FCFA voire 200.000 FCFA, combien payent-ils ? Il faut harmoniser. C’est tout ce que je demande. J’invite tous les mélomanes du palais de la culture le 22 décembre pour un spectacle en couleurs.
- Par Omar AK avec Sercom