Ce n’était pas la grande affluence le samedi 3 septembre dernier au Palais de la culture pour le second round des concerts de célébrations des 40 ans de carrière de Luckson Padaud (le 1er avait eu lieu le 27 août dernier au Palais des congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire). Mais l’essentiel et l’honneur étaient saufs. Dans un espace Anoumabo rempli aux trois-quarts de sa capacité, les inconditionnels du chanteur de ‘’Laba-Laba’’ n’ont pas voulu bouder leur plaisir. Ils ont fêté avec faste cet événement qui risque de ne plus se répéter dans la vie de Lago Tapé Séhia et que beaucoup de spectateurs du samedi dernier n’auront plus l’occasion de revoir.
En tout cas, la fête était belle. Durant près de deux heures d’horloge, Luckson Padaud a déroulé. Aidé dans sa tâche par un public coutumier à son répertoire, l’artiste a proposé ses chansons populaires qui ont surchauffé la plus grande salle du palais de la culture. ‘’Kalgbeu’’, ‘’Laba laba’’, ‘’Bithye’’, ‘’Téléphone’’, ‘’Doucement’’ ou ‘’Yobo’’ ont démontré l’immensité, la variété et l’éternité de la carrière de Padaud. Vieux, jeunes et ados ont chanté et dansé à l’unisson pendant tout le spectacle.
Heureux et fier d’avoir pu tenir ces dates de célébrations de ses quatre décennies de scène, Luckson Padaud a fait des promesses. « Merci à vous tous qui êtes venus ce soir. Avec ce que je vois-là, ça ne donne des idées. Et j’ai compris le message. Je vais reprendre le travail et vous servir les mois à venir quelque chose qui va vous plaire encore plus », a-t-il annoncé. Mais pour ceux qui sont habitués aux shows du chanteur bété avec la vivacité et la dextérité dont il fait preuve sur la scène, le promoteur du ‘’Laba Laba’’ n’était pas au mieux de sa forme.
Diminué physiquement, l’artiste est quand même resté digne jusqu’à la fin de son spectacle pour se confier à ses fans. « Nous allons continuer le show avec les titres que vous appréciez. Mais c’est un autre Padaud qui va assurer », lance-t-il. « Vous savez, je suis heureux de pouvoir fêter mes 40 ans de carrière. Il y a quelques mois, j’étais presque paralysé et on disait que je n’allais plus marcher. Alors que les préparatifs pour l’évènement avaient démarré, j’ai dû faire un tour à Paris pour me traiter », a-t-il révélé. Et a conclu : « Aujourd’hui, si je me tiens devant vous, je dis merci à Dieu. C’est mon Dieu qui est bon car je ne suis pas méchant ». Moment de grande émotion que le public a soutenu avec l’artiste par des acclamations nourries suivies de « C’est Dieu qui est fort ». Quelques minutes plus tôt, Luckson Padaud avait écrasé une larme quand le groupe Zouglou Les Leaders l’a rejoint sur la scène pour lui témoigner toute leur reconnaissance.
La bonne nouvelle après les 40 ans de Padaud, c’est que la relève est assurée. Les Frères Séhia, l’orchestre qu’il a mis sur pied au début de sa carrière, est encore là. Et surtout le fils du chanteur qui est déjà bon pour le service. C’est lui qui a conclu de façon magistrale le concert de son père.
Par Omar AK
Crédits Photos : P. Sécrédou