‘’Lêkê’’ en Côte d’ivoire, ‘’Bata’’ au Congo, chaussures en plastiques populaire en Afrique subsaharienne, dont l’appellation diffère d’un pays à un autre compte 76 années d’existence. C’est en 1946 à la fin de la deuxième guerre mondiale qu’elles voient le jour sur le continent européen. L’Europe est ruinée et la maroquinerie ou industrie du cuir est à l’arrêt car le cuir manque.
Une entreprise dénommée Méduse a la brillante idée de mettre sur pieds une alternative aux sandales en cuir, en confectionnant des chaussures en plastique, légères, souples et faciles à porter. On les appelait les ‘’sandales Méduse’’. Dès lors, ‘’les sandales Méduse’’ sont créées, elles deviennent, dans un premier temps, une affaire de femmes en France. Les chaussures vont connaitre un franc succès auprès de la gent féminine dans les années 60 avant de baisser considérablement en 1980. Elles ne sont portées qu’à la plage par des enfants et quelques adultes.
Toutefois, c’est sur le continent africain que les ‘’sandales Méduse’’ vont être populaires en raison de leur praticité pendant les saisons pluvieuses, facilité à mettre et de leur conception avec des crampons qui s’apparentent à des paires de madres en caoutchouc.
Ces chaussures en plastique seront adoptées par la classe moyenne et viendront révolutionner l’univers des sandales en Afrique, précisément en Côte d’Ivoire là où elles seront un succès total. Surnommées ‘’Lêkê’’, tous les jeunes garçons ivoiriens de l’époque chercheront à s’en procurer. Ce succès s’étendra sur plusieurs décennies sans jamais faiblir.
Les ‘’Lêkê’’ sont portés généralement par de jeunes débrouillards, des amateurs du football, des élèves, des stars qui veulent paraitre humbles.
Thierry Samuel