C’est un Booder des grands soirs qui a atterri samedi 25 juin dans la salle Lougah-Djédjé du palais de la culture d’Abidjan-Treichville. Devant un parterre d’invités venus majoritairement des milieux aisés et surtout libanais et européens, l’humoriste franco-marocain a tout simplement déroulé. Le petit plus avec ce bout d’homme (1,6m), c’est qu’il force pas en reprenant l’expression populaire à Abidjan du chanteur Obam’s. Booder est naturel et il sait faire interagir son auditoire, son monde qu’il dompte à chaque blague et d’un sujet à un autre.
Dans ‘’Booder is back’’, le titre de son spectacle donné samedi dernier dans la capitale économique ivoirienne, il a tourné en dérision le public autour de sa vie (son expérience professionnelle, son physique peu avantageux, ses rencontres, son fils…). « Mon fils a huit ans. Quand il est né, il n’a pas pleuré. Quand je suis arrivé et que je l’ai prix dans mes bras, il a regardé mon visage et il a commencé à crier. C’est sûr qu’il s’est dit quoi ça ?», raconte-t-il et la salle applaudit quand il enchaîne : « Après la naissance de mon fils, la sage-femme a demandé à voir son papa alors que j’étais là. J’ai dit, c’est moi. Elle s’est étonnée ».
Plus tard, il révèle qu’il voulait être footballeur mais ‘’je ne savais pas que j’allais être plus tard dans un fort à apporter des clefs pour ouvrir des portes’’. « Et vous, que faites-vous dans la vie?», demande-t-il à un spectateur. « Je suis directeur de société » et un autre de dire : « Je suis entrepreneur ». « C’est dire que tout le monde est riche ici », réplique l’artiste. Puis de poursuivre : « Et vous, que faites-vous ? ». « Footballeur ! ». « Ah, Maxwell ! C’est Maxwel Cornet ! Merci d’être là ce soir ». Mais, Booder ne s’arrête pas là. Il demande au voisin du célèbre footballeur ce qu’il voudrait faire quand il était enfant. Ce dernier n’a pas eu le temps de répondre que l’humoriste coupe net : « où bien tu voulais être suiveur de footballeur ? ». La salle se tord de rire.
Et ça a été comme ça durant une heure et demie que Booder a tenu en haleine le public abidjanais. Dans un de ses numéros qui a marqué les spectateurs, il demande à une gamine de bonne famille ce qu’elle voudrait faire plus tard. « Je vais être chanteuse ». Du pain béni pour Booder qui l’invite sur le podium décoré d’un lit, d’une table à manquer et d’un séjour. Il joue le maitre de cérémonie et la présente comme une star en spectacle à Las Vegas. Après il demande celui qui veut produire ‘’la future Céline Dion’’. Un spectateur se désigne : « Non, pas vous. La dernière fois, vous m’avez produit un spectacle et je n’ai pas reçu un rond. Je n’ai pas oublié hein », tranche-t-il et continue l’air de rien : « le métier que nous faisons est difficile ».
A la fin du show inédit, Booder s’excuse auprès des fans. C’est l’un des spectacles où le public en redemande alors que c’est fini. « J’aurai aimé faire des photos avec vous à la sortie. Mais ce n’est pas possible à cause de la maladie, la covid-19. Ou bien quelqu’un veut-il prendre ma maladie ?», questionne-t-il. « Oui ! », répond une voix. « Ah, non, merci, moi, je ne veux pas prendre va maladies surtout que vous êtes nombreux », la salle éclate de rire une dernière fois quand les lumières commencent à s’éteindre et que Booder traduit ses amitiés et sa reconnaissance au public ivoirien.
Ce n’était pas trop long et pas ennuyant. Booder a rempli son contrat. Aussi, disons merci au promoteur ivoirien Chris Alex qui a osé produire ce spectacle.
Par Omar AK