Quand on évoque Aïcha Koné, les superlatifs ne manquent pas : l’impératrice de la chanson ivoirienne, la diva de la musique africaine, Maman Africa…. Depuis 45 ans, elle enchante de sa voix douce et fluette la vie de nombreux foyers d’Afrique voire du monde. Et le 7 août prochain, Aïcha Koné va marquer une halte pour dire merci à son public. Ce sera à l’occasion du concert de plus de quatre décennies de carrière. Aujourd’hui, pour Aïcha Koné, ce n’est pas d’un concert qu’il s’agit. Mais plutôt d’une célébration de ses 45 ans de présence dans la musique ivoirienne.
Une formidable carrière musicale amena cette enfant d’Adjamé (Abidjan), fille d’un infirmier d’avant-indépendance, à collaborer avec les plus grands : Georges Taï Benson, Manu Dibango, Boncana Maïga, Jimmy Hyacinthe, Alpha Blondy… Femme de culture, envers et contre tout, elle avait notamment décidé de s’émanciper du joug parental avec passion et courage malgré les difficultés posées quand elle rêvait chanter. Car la fille de la lignée noble des Koné, ne pouvait pas prétendre à une carrière de chanteuse, réservée naturellement aux griots.
Aïcha s’affranchit seule dans ses années 1970 et publie son premier disque ‘’Denikeleni’’ en 1979. La suite est intéressante à raconter. Seule chanteuse ivoirienne à avoir deux Disques d’or, 26 albums, plus de 45 récompenses à travers le monde, des concerts sur les grandes scènes de la planète… Aïcha nous restera immortelle, elle, cette femme dont le talent a bercé des générations d’Africains et d’autres générations à venir. « Je suis moi-même mon marabout. Je prie beaucoup et je crois en Dieu », répond la diva quand un journaliste lui demande le secret de sa longévité et de son succès. « Je vais vous dévoiler un secret. Vous savez, il n’y a jamais eu de drague ni d’intimité entre mes formateurs que j’appelle mes mentors et moi. J’étais la petite fille venue d’Adjamé, un peu gaou… J’ai eu des papas comme professeurs dans le métier », a-t-elle ajouté.
C’est d’ailleurs au cours d’une conférence de presse organisé le 21 mai dernier dans l’écrin de la salle Balafon du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire que l’ancienne choriste de l’Orchestre de la radiodiffusion télévision ivoirienne (ORTI) a lancé officiellement les célébrations de ses 45 ans de vie artistique. « Je me sens vraiment prête pour affronter ce public-là. Je me prépare pour ça depuis », rassure-t-elle avec le sourire en roulant ses éternels grands yeux qui font partie de ses atouts de séduction. Pour cet évènement exceptionnel de cette artiste qui partage l’essence de sa vie avec le public depuis près d’un demi-siècle, le symbolisme des dates n’est pas anecdotique. Elle a choisi le 21 mai, jour anniversaire de sa naissance pour annoncer son concert. Et ce sera le 7 août, jour de la proclamation de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
Pour le protocole et le symbole, Aïcha Koné souhaiterait réunir tous les leaders politiques de son pays à sa fête. « Je veux parler de rassemblement, de paix, d’amitié et de fraternité.Je ne veux pas parler de politique. Il faut qu’on regarde devant et qu’on avance », soutient-elle. Dans l’écosystème artistique, c’est une pléiade de stars qui sont annoncées à l’évènement. « Tshala Muana, Boncana Maïga, Amadou Sodia, Sekou Bembeya, Pierre Pierre Akendengué, Ami Koïta, Meiway, Onel Mala… », cite-t-elle. La liste est longue et c’est David Tayorault qui est chargé de tout coordonner en tant que directeur artistique du spectacle. « C’est un honneur pour moi d’assurer la direction artistique de ce concert. Et c’est un devoir pour moi de me mettre à la disposition d’Aïcha Koné », a indiqué l’arrangeur-chanteur. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a du pain sur la planche. Car de nombreux artistes aimeraient rendre hommage à la diva ce jour-là.
Après la fête du 7 août 2022, le lendemain 8 août, ce sera la phase sociale de la célébration des 45 ans de carrière de l’impératrice de la chanson ivoirienne. La chanteuse fait des dons à des associations et de centres qui s’occupent des filles défavorisées.
Par Omar AK