Les habitants de certains quartiers de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, ont découvert la semaine dernière des posters géants de l’artiste congolais Lokua Kanza sur de grands panneaux publicitaires. L’on pensait raisonnablement à un futur concert de l’artiste. Mais que non. C’est l’annonce de son tout dernier album intitulé ‘’Moko’’. Pour l’occasion, Lokua a fait dans la démesure…
11 ans qu’il n’était plus présent sur le marché du disque. 11 ans de « disette » pour ses nombreux fans. Ce mois de juin 2021, Lokua Kanza signe la fin de sa longue « récréation » et son grand retour avec Moko. Lokua Kanza a réuni, pour la circonstance, 15 nouveaux titres sous le titre Moko qui signifie « unité et commencement » en Lingala.
La particularité de cet album, est qu’il a été enregistré avec une centaine de musiciens et de chanteurs, dans 12 pays différents. «Je me suis dit, j\’ai envie d\’avoir quasiment tous les grands musiciens que j\’ai toujours aimés, Sidiki Diabaté, Charlotte Dipanda, Wasis Diop, etc. Il y en a plein. Et voilà pourquoi ça a pris autant de temps. Je voulais vraiment un gros gros truc en fait. Comme un vieux rêve d\’enfant », s’est-il justifié au micro d’un confrère. Et d’ajouter sur sa longue liste les figures tutélaires de la musique africaine que sont Ray Lema, le regretté Manu Dibango…

En outre, ‘’Moko’’ est un cocktail de musiques de diverses origines. De la bossa brésilienne au mbalax et sabar sénégalais, de la guitare mandingue aux rythmes mongo de la région de la RDC… « Je voulais partager mon africanité. Enfant, j’ai toujours été bercé par des sonorités qui venaient du Mali, du Sénégal, de Ouaga ». Le chanteur et compositeur congolais a puisé à toutes les sources pour cet album, sans doute le plus dansant qu’il ait jamais sorti. « Je voulais quelque chose de très, très gourmand, mais très différent. Aujourd\’hui, on est dans les boîtes à rythme et autres. Je voulais que tout soit joué. Avec de vrais batteurs, de vrais bassistes, de vrais guitaristes, des violoncelles, ainsi de suite… Comme je le voulais groovant, j’ai été cherché par exemple des percussionnistes pour retrouver nos ambiances traditionnelles en Afrique où même s’il y a énormément de personnes qui jouent, tu as l’impression qu’il n’y en a qu’une seule.J’ai mêlé ainsi de la rumba, de la bossa, des musiques mandingues pour finalement créer mon monde à moi », dit-il. Un univers où dialoguent les langues : « Le français, l’anglais, le lingala et le swahili ont été prédominants tout de suite. Et puis, il y a du yoruba, du wolof, du bassa, du douala », ajoute-t-il. Avec tous ces rythmes, Lokua Kanza crée un dialogue avec l’Orchestre symphonique de Budapest et le renommé flûtiste Indien, Naveen Kumar. C’est un album éclectique chanté en 14 langues, truffés de messages optimiste, d’appels à l’unité et à aller de l’avant.
Pour l’enregistrer, l’auteur de ‘’Wapio’’ a parcouru plusieurs pays à travers le monde et plusieurs capitales africaines. C’est donc depuis les studios de la République démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Nigeria ou encore du Brésil et bien d’autres que s’est créé cet opus. En vue de mieux faire découvrir cet album « incroyable », Lokua Kanza n’a qu’un seul désir : la fin de la pandémie pour aller à la rencontre de son public, qui, pour l’heure, se contente des plates-formes de téléchargement pour avoir ‘’Moko’’.
Par C. Kipré