Une enquête du journal britannique ‘’The Guardian’’, qui a analysé le traitement par Facebook d’une trentaine de cas de manipulations politiques, a conclu à des abus majeurs sur le réseau social. Selon les auteurs de l’enquête publiée cette semaine, les abus relevés ne font l’objet d’aucune attention lorsqu’ils touchent des petits pays pauvres.
Par contre, lorsqu’ils concernent les pays puissants, le réseau social mobilise ses services. Car les médias de ces pays sont susceptibles de réagir, ce qui menacerait l’image du groupe, expliquent les auteurs de l’enquête. Ses accusations sont confirmées par une ex-cadre de Facebook. En effet, Sophie Zhang, une data scientist (experte en méga données) engagée jusqu’en septembre 2020, dans la lutte contre les comportements non authentiques au sein du département Intégrité de Facebook, accuse le réseau social de n’agir uniquement lorsque son image est menacée : « Sur Facebook, ont lieu beaucoup d’agissements nuisibles, face auxquels la société ne réagit pas car elle ne les considère pas comme des menaces assez importantes pour son image », indique-t-elle. « Facebook n’a pas très envie de lutter contre ce genre de choses. Sa seule motivation découle de la peur que quelqu’un le fasse savoir à l’extérieur et révèle un gros scandale », soutient Sophie Zhang. En claire, l’entreprise ferait du deux poids deux mesures en matière de traitement de fake news.

Adams T