La 46e édition des César n\’a pas été annulée. L\’occasion de récompenser les films sortis en 2020. C\’est Albert Dupontel qui, avec son film ‘’Adieu les cons’’, a tiré son épingle du jeu en raflant de nombreux prix. Tout comme Jean-Pascal Zadi et Fathia Youssouf, deux acteurs noirs qui sont montés sur le podium comme meilleurs espoirs masculin et féminin.
La cérémonie n\’a pas été annulée, malgré la crise sanitaire, malgré la fermeture prolongée des salles de cinéma, malgré les sorties annulées de nombreux films. Dans un contexte particulier, les 46e César ont essayé de sauver les meubles en en répondant favorablement aux problèmes de diversité et parité réclamés depuis longtemps.
Cette année, les César ont donc récompensé deux acteurs noirs comme meilleurs espoirs, Jean-Pascal Zadi et Fathia Youssouf. « Chaque génération doit trouver sa mission, l\’accomplir ou la trahir », a déclaré Jean-Pascal Zadi en recevant son prix pour \”Tout simplement noir\”, citant l\’essayiste Frantz Fanon. « Ma mission, c\’est la mission de l\’égalité », a-t-il ajouté. L’acteur et réalisateur d’origine ivoirienne a aussi souligné que son film parlait « avant tout d\’humanité » et a remercié des acteurs et cinéastes noirs ou issus de la diversité qui ont « ouvert la brèche » avant lui, d\’Omar Sy à Ladj Ly.

Jean-Pascal Zadi, 40 ans, est l\’auteur, réalisateur (avec son ami John Wax) et principal interprète de \”Tout simplement noir\”, un premier long-métrage, qui a cartonné en salles. Le film, un faux documentaire, réunit un grand nombre de personnalités noires et métisses, ainsi que des \”guests\” blancs, comme Mathieu Kassovitz ou Jonathan Cohen. Il suit le parcours d\’obstacles de JP, un acteur raté, pour organiser la première grosse marche de contestation noire en France.

« J\’aimerais dire à toutes les personnes de mon âge qui veulent faire du cinéma ou qui ont une passion de suivre leurs rêves, car c\’est le plus important », a déclaré, Fathia Youssouf, récompensée à seulement 14 ans pour son rôle dans \”Mignonnes\” de Maïmouna Doucouré. Le film féministe \”Mignonnes\”, produit par une société bordelaise, était en lice dans deux catégories, \”meilleur premier film\” et \”meilleur espoir féminin\”. C\’est donc un joli coup de chapeau envers la jeunesse et la diversité. Fille unique, Fathia Youssouf est l\’éclatant résultat d\’un métissage djiboutien par sa mère et guadeloupéen par son père. Depuis le vendredi 12 mars 2021, elle est devenue l\’une des plus jeunes lauréates des récompenses du cinéma français pour ce rôle d\’adolescente intégrant un groupe de danse formé par d\’autres filles de son quartier.

Le palmarès
Meilleur film
Adieu les cons produit réalisé par Albert Dupontel
Meilleure réalisation
Albert Dupontel pour Adieu les cons
Meilleure actrice
Laure Calamy dans Antoinette dans les Cévennes
Meilleur acteur
Sami Bouajila dans Un Fils
Meilleure actrice dans un second rôle
Emilie Dequenne dans Les Choses qu\’on dit, les choses qu\’on fait
Meilleur acteur dans un second rôle
Nicolas Marié dans Adieu les cons
Meilleur espoir féminin
Fathia Youssouf dans Mignonnes
Meilleur espoir masculin
Jean-Pascal Zadi dans Tout simplement noir
Meilleur premier film
Deux réalisé par Filippo Meneghetti
Meilleur documentaire
Adolescentes réalisé par Sébastien Lifshitz
Meilleur film d\’animation
Pour le court métrage
L\’Heure de l\’ours réalisé par Agnès Patron
Pour le long métrage
Josep réalisé par Aurel
Meilleur court-métrage
Qu\’importe si les bêtes meurent réalisé par Sofia Alaoui
Meilleure photographie
Alexis Havyrchine pour Adieu les cons
Meilleur son
Yolande Decarsin, Jeanne Delplancq, Fanny Martin, Olivier Goinard pour Adolescentes
Meilleur montage
Tina Baz pour Adolescentes
Meilleurs costumes
Madeline Fontaine pour La Bonne épouse
Meilleurs décors
Carlos Conti pour Adieu les cons
Meilleure musique originale
Rone pour La Nuit venue
Meilleure adaptation
Stéphane Demoustier pour La Fille au bracelet
Meilleur scénario original
Albert Dupontel pour Adieu les cons
Meilleur film étranger
Drunk réalisé par Thomas Vinterberg
César des lycéens
Adieu les cons, d\’Albert Dupontel
Par Omar AK