On l’appelait Hambak pour Hamed Bakayoko ou le Golden Boy, l’homme à qui tout réussissait ou qui transformait tout ce qu’il touchait en or. Homme populaire, proche des jeunes et des couches défavorisées, Hamed Bakayoko, est mort mercredi 10 mars 2021 à l\’âge de 56 ans. Le chef du gouvernement ivoirien était hospitalisé à Fribourg en Allemagne. Selon des sources officielles, le Premier ministre ivoirien a succombé à un cancer fulgurant.
\”Ministre de la nuit\”
En 2017, le quotidien français Le Monde consacrait à Hamed Bakayoko un petit portrait-vidéo intitulé \”Le ministre de la nuit\”. Un surnom dû à sa passion des pistes de danse, son goût immodéré pour le coupé-décalé et sa grande amitié avec la star du genre, DJ Arafat, décédé l\’an dernier. Hambak a été notamment producteur de spectacles surtout ceux des artistes congolais dont il était friand de la musique.
Né le 8 mars 1965 à Abidjan, Hambak va d\’abord œuvrer dans la communication et l\’information. En 1990, celui qui milite alors au sein des jeunes PDCI, le parti unique, se trouve, à 25 ans, propulsé à la tête du journal Le Patriote, tout juste créé à l\’occasion de l\’ouverture du pays au multipartisme. Le Patriote est le journal du RDR, le parti d\’Alassane Ouattara.
A 28 ans, il prendra les commandes de la première radio privée commerciale de Côte d’Ivoire, Radio Nostalgie avant, en 2000, de diriger Nostalgie Afrique. Un parcours presque sans surprise pour celui qui, à 13 ans, était déjà rédacteur en Chef du Journal du Collège Moderne d’Adjamé à Abidjan.

Homme politique
Proche parmi les proches du Président Alassane Ouattara, Hamed Bakayoko est devenu son chef de gouvernement le 30 juillet 2020 à 55 ans. Il a eu la lourde tâche de succéder à Amadou Gon Coulibaly décédé le dix jours plus tôt.
En 2003, il est ministre des Nouvelles technologies et de l\’Information d\’un gouvernement d\’union nationale, sous les couleurs du RDR, le parti d\’Alassane Ouattara. Il restera à ce poste jusqu\’en 2011, à l\’accession au pouvoir d\’ADO.
D\’abord ministre de l\’intérieur, on le vit notamment aux premières loges lors de l\’attentat de Grand-Bassam en mars 2016.
En 2017, il hérite du portefeuille de la Défense, avec pour mission, notamment, la réconciliation au sein-même des Forces armées toujours marquées par les stigmates d\’une décennie de guerre civile et la crise post-électorale de 2010-2011 à l\’issue de laquelle Alassane Ouattara accèdera à la président et son prédécesseur Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale de La Haye.
Hambak était également, depuis 2018, maire d\’Abobo, l\’une des deux communes les plus peuplées d\’Abidjan.

Par Omar AK avec tv5monde.com