Le Festival international de films de Berlin a ouvert ses portes lundi 1er mars… en mode virtuel. Après le festival du cinéma indépendant de Sundance en février, c’est le premier festival de cette ampleur à se tenir en non présentiel, mais avec, tout de même, une compétition de 17 films et un jury composé exclusivement d\’anciens lauréats de l\’Ours d\’or.
Épidémie oblige, la Berlinale a également vu ses dates décalées, de février à début mars. Mais surtout, entre le 1er et 5 mars, le festival se déroulera uniquement sur un mode virtuel, sans stars et sans strass. Cette 71e édition, les participants, qu’ils soient journalistes ou professionnels du cinéma, la vivront chez eux, devant leur ordinateur.
Carlo Chatrian, directeur artistique de la Berlinale a préféré tout miser sur un festival en deux temps : en virtuel en mars et en présentiel début juin : « On a pris en considération d’autres hypothèses, mais, à la fin, on a trouvé cette formule en deux étapes où il s’agit d’un seul programme qui est présenté à deux moments différents. D’abord aux professionnels, et à un deuxième moment, ce qui est aussi essentiel pour nous, de pouvoir le montrer dans des salles en juin. »
Dix-sept (17) films sont en compétition cette année, pour l’essentiel venus d’Europe, dont 5 films allemands et 3 films français : ‘’Albatros’’ de Xavier Beauvois, ‘’Petite Maman’’ de Céline Sciamma, et ‘’Memory Box’’ de Khalil Joreige et Joana Hadjithomas. C’est la première fois bien sûr que la cinéaste franco-libanaise présente l’un de ses films dans des conditions si particulières. « C’est très étrange comme moment. Et puis, c’est le moment de la première, justement. Tout à coup, le film sort, on le voit, il rencontre des gens. Là, ce n’est pas le cas. »

Pour les professionnels du cinéma aussi, un festival est toujours un mélange de travail intense et de moments plus festifs. Rien de tel cette année, avoue Nicolas Brigaud-Robert, exportateur : « Les acheteurs sont aussi des spectateurs, c’est-à-dire qu’ils voient des films dans des conditions de cinéma, dans une salle, avec d’autres acheteurs, leurs concurrents. L’émulation se fait à ce moment-là. Cela, ce sont des choses qui, à distance, sans réunir l’ensemble de la profession dans un même lieu, dans un même temps, c’est un désavantage, pas seulement pour nous producteurs ou exportateurs, mais aussi pour les acheteurs eux-mêmes qui doutent. »
C’est donc parti pour cinq jours de visionnages intensifs et de conférences zoom. Quant au jury, composé exclusivement d’anciens lauréats de l’Ours d’or, la plus haute récompense du festival, il rendra son verdict ce vendredi. La cérémonie officielle de remise des prix devrait, normalement, se tenir début juin, date à laquelle le mini festival, ouvert au public, devrait se tenir dans les salles de la capitale allemande.
Par rfi.fr
