Des perquisitions ont eu lieu le dimanche 29 novembre au domicile du médecin et dans son cabinet afin de déterminer s’il y a pu y avoir une éventuelle négligence dans le traitement du footballeur.
L\’information sème le trouble, alors que l\’Argentine est encore plongée dans le deuil. Le médecin de Diego Maradona, visé par une enquête quatre jours après le décès de l\’idole du football d\’un arrêt cardiaque à son domicile, a été inculpé pour « homicide involontaire », a annoncé ce dimanche l\’agence de presse argentine Telam, citant le parquet de San Isidro, près de Buenos Aires. La police a perquisitionné dans la journée le cabinet et le domicile de Leopoldo Luque, à la recherche d\’éléments sur une éventuelle négligence professionnelle, selon le parquet et des images diffusées par la télévision.

Procédure déclenchée par les déclarations des filles de Maradona
Cette mise en cause du docteur Luque, qui avait opéré Maradona d\’un hématome à la tête au début du mois, n\’implique pas automatiquement une garde à vue ou une privation de liberté, ont précisé ces sources judiciaires. Cette enquête a été déclenchée par les déclarations de Dalma, Gianinna et Jana, trois filles de Maradona, sur la manière dont le problème cardiaque de l\’ancien footballeur a été géré dans sa résidence de Tigre, au nord de la capitale argentine.
« Nous continuons les investigations en recueillant des témoignages, dont ceux de membres de la famille » de Diego Maradona, a indiqué une source judiciaire de San Isidro.
Le Dr Luque, a organisé une conférence de presse ce dimanche pour livrer sa version des faits. Il se défend de toute responsabilité. « Vous voulez savoir de quoi je suis responsable ? De l\’avoir aimé, de m\’être occupé de lui, d\’avoir prolongé sa vie, de l\’avoir améliorée jusqu\’à la fin », a-t-il déclaré entre deux sanglots.
Un patient « ingérable »

Lui se considérait comme « un ami » de Maradona et le voyait « comme un père, pas comme un patient ». Il ne sait pas pourquoi il n\’y avait pas de défibrillateur en cas d\’attaque cardiaque dans sa résidence de Tigre, et il a bien indiqué qu\’il n\’était pas son médecin traitant. « Je suis neuro-chirurgien », a souligné le médecin, qui avait opéré Maradona d\’un hématome au cerveau le 3 novembre. « Je suis la personne qui s\’occupait de lui (depuis l\’opération). Je suis fier de tout ce que j\’ai fait. Je n\’ai rien à cacher. Je suis à la disposition de la justice ».
Maradona est décédé le 25 novembre d\’une crise cardiaque, dans son lit. Il était « ingérable », selon le Dr Luque. « Il aurait dû aller dans un centre de rééducation (après son opération). Il n\’a pas voulu, et il ne voulait pas non plus d\’un accompagnant thérapeutique ». « Une psychiatre avait demandé qu\’il y ait toujours une ambulance devant chez lui. Je ne sais pas qui est responsable du fait qu\’il n\’y avait pas d\’ambulance (ce jour-là) », a ajouté le neuro-chirurgien.
Selon le Dr Luque, Diego « était très triste, il voulait rester tout seul, et ce n\’est pas parce qu\’il n\’aimait pas ses filles sa famille, ou son entourage […] Il était courageux ». Le 30 octobre, jour de son 60e anniversaire, « il n\’avait pas l\’air bien », a-t-il ajouté.
Des membres de sa famille s\’étaient dits auparavant convaincus de l\’existence d\’irrégularités dans le traitement de l\’icône du football argentin. Quelques heures après sa mort, jeudi, l\’avocat et ami de Maradona, Matias Morla, a dénoncé le fait « que l\’ambulance a mis plus d\’une demi-heure pour arriver à la maison » où se trouvait le joueur. Morla a prévenu qu\’il irait «jusqu\’au bout». Mais, samedi, une source judiciaire assurait qu\’aucune plainte n\’a pour le moment été déposée.
Décédé d\’un œdème pulmonaire
« L\’enquête a été ouverte parce qu\’il s\’agit d\’une personne décédée chez elle et que personne n\’a signé son certificat de décès. Cela ne signifie pas qu\’il y a des soupçons d\’irrégularités », indiquait cette source, sous couvert d\’anonymat.
Le champion du monde de 1986 est décédé mercredi à 60 ans des suites « d\’un œdème pulmonaire aigu secondaire et d\’une insuffisance cardiaque chronique exacerbée ». Opéré d\’un hématome à la tête début novembre, il avait rejoint après six jours d\’hospitalisation une maison de Tigre, à 30 km au nord de Buenos Aires, proche de ses filles Dalma et Giannina. Ce sont elles qui auraient signé l\’autorisation de sortir, alors que la clinique recommandait une hospitalisation dans une maison de convalescence.
Après l\’opération, sa convalescence se passait bien, selon son médecin personnel, le Dr Luque. Mais la santé de Maradona était fragile en raison de ses antécédents cardiaques. Il a aussi subi un sevrage d\’alcool, qu\’il mélangeait avec les nombreux médicaments qu\’il prenait.
Source : leparisien.fr