Ancien président du Ghana de 1981 à 2001, Jerry John Rawlings est décédé le jeudi 12 novembre 2020 à Accra. Juste après l’annonce du décès du panafricaniste JJ Rawlings, que des témoignages ont fusé de partout. Parmi les reconnaissances à l’ancien président ghanéen, il y a celle de Sidiki Bakaba. L’acteur et ancien DG du palais de la culture d’Abidjan pleure ‘’un frère’’ et s’interroge.

Jerry John Rawlings s’est éteint hier à Accra dans son pays. Avec sa disparition, c’est l’Afrique entière qui perd un digne fils. Dans tous les milieux, chacun a accusé le coup de la triste nouvelle. « Cher frère, que c’est dur d’imaginer que tu t’en es allé. Mais comment est-ce possible?», s’interroge Sidiki Bakaba. L’homme des planches fait alors défiler dans sa tête, sa dernière rencontre avec l’ancien président ghanéen. « Je nous revois encore côte à côte en 2019 à Ouaga pour l’inauguration du Mémorial Thomas Sankara, notre ami commun. Homme intègre comme toi. Moment tellement intense, concentrés que nous étions sur le témoignage de son garde du corps qui racontait ses dernières heures, ayant assisté à l’assassinat...», rappelle Bakaba. Et poursuit en décrivant l’attitude de ‘’JJ’’ écoutant péniblement les dernières heures de son ami Thomas Sankar sur terre : « Tu étais tellement concentré que je pouvais ressentir ta douleur, qui était notre douleur, la douleur de l’Afrique». Mais très vite, l’ancien directeur du palais de la culture d’Abidjan se met lui aussi à l’évidence que son ami Rawligns est parti pour toujours rejoindre leur ami commun Sankara. « Tu respirais tellement la force et la santé que je ne peux accepter que tu partes aujourd’hui », regrette-t-il. Sans trouver de réponses à la cause du décès brusque de JJ Rawlings, l’acteur a continué à se demander. « Et je m’interroge : serait-ce ces multiples déceptions du continent qui t’auraient donné envie de partir? Toi qui (pour mémoire) seras parvenu au pouvoir par 2 fois, mais en livrant à chaque fois une grande leçon de démocratie et d’intégrité aux Ghanéens…», écrit Bakaba sur la toile. « Tu nous quittes cette fois, peut-être pour veiller sur nous de là-haut et te positionner mieux encore sur ce continent. C\’est le paradis qui t\’attend : là est ta place. Et mon cœur saigne aujourd’hui 12 novembre 2020 », conclut, dépité, Sidiki Bakaba.