Décédé à 90 ans le samedi 31 octobre 2020, la disparition de Sean Connery a laissé le monde du cinéma en émoi. La radio, la télévision, internet, la presse écrite, chacun a en fait ses choux gras. Retour sur la vie du premier agent 007.
C’est finalement la mort qui a eu raison de lui. Car en incarnant l’agent 007 dans la série de films James Bond, Sean Connery arrivait chaque fois à faire la loi. Depuis le samedi 31 octobre, le monde du cinéma, ses fans, les cinéphiles et les médias le pleurent et louent son immortalité. Selon son épouse qui a rendu publique la triste nouvelle, l’acteur souffrait de démence et est décédé dans son sommeil. Le célèbre regretté a été le premier à camper James Bond et il l’a fait à sept reprises. Record qui n’est pas encore battu.

James Bond, plus connu par son matricule 007, est un personnage de fiction créé en 1953 par l\’écrivain et ancien espion britannique Ian Fleming dans le roman Casino Royale. De 1953 à sa mort en 1964, Ian Fleming écrit douze romans et neuf nouvelles faisant intervenir le personnage James Bond. L’adaptation du livre au cinémacommence en 1962 avec James Bond 007 contre Dr. No. Le rôle principal de l’agent 007 est attribué au jeune acteur Sean Connery, encore mal connu du grand public. Mais son jeu réussi dans le film, le propulse d\’emblée au rang de star incontestée. Le James Bond de Connery est viril, charmeur et charismatique. L’acteur écossais va donc interpréter James Bond à 7 reprises. Eteint à l’âge de 90 ans, il laisse un riche héritage ponctué de nombreux prix dont un Oscar, deux Bafta et trois Golden Globes.
C’était un homme vrai qui incarnait un certain idéal masculin. A 59 ans, il est élu homme le plus sexy de la planète. Il est resté à jamais un tombeur, à l’image de James Bond, ce personnage qui lui collera à la peau pour l’éternité.
Mais tout n’a pas été rose pour l’homme dont la vie est assimilable au rôle de l’agent 007. Avantde siroter des vodka-martini aux bars des plus somptueux casinos et de conquérir les plus belles femmes dans le rôle de 007, Sean Connery a d’abord cherché à fuir sa condition, particulièrement modeste. « Né dans la pauvreté abjecte des faubourgs d’Édimbourg, son rêve unique et primaire consiste à s’échapper. C’est la pauvreté qui a mis Sean Connery en route », souligne l’un de ses biographes, Michael Feeney Callan. A 16 ans, il quitte l’école pour s’engager dans la Marine. L’expérience s’achève sur les quais de Portsmouth où il perfectionne ses passe-temps favoris : football, boxe et filles. Au football, il était doué au point de se voir offrir un contrat par Manchester United. Il a aussi marqué à vie par deux tatouages sur l’avant-bras droit ses deux priorités que sont sa famille et son Ecosse natale : Mum and Dad et Scotland forever. Après trois années, il quitte l’armée et parvient à venir à bout d’un ulcère. Libre de tout engagement militaire et après la maladie, il s’essaie quand même aux petits boulots comme maître-nageur, maçon, routier mais aussi livreur de charbon, garde du corps et polisseur de cercueil. « Pour plaire aux filles, il se lance dans le culturisme et termine troisième au concours de Mister Univers 1950 », selon son biographe Michael Feeney Callan.
Au cinéma, Sean Connery démarre véritablement à 27 ans dans un téléfilm pour la BBC. Il a surtout la chance d’être repérer par la 20th Century Fox qui le fait signer. Mais pour le casting de James Bond initial, il joue la grosse tête et les caïds. Le futur agent 007 refuse de passer un essai pour l’adaptation d’un roman d’espionnage. « Vous me prenez comme je suis ou vous ne me prenez pas », bluffe-t-il. Il a gain de cause en fin de compte. Le rôle de 007 dans James Bond 007 contre Dr. No lui revient en 1962 pour 16.000 dollars. La suite, on la connait.

Dans ces dernières années, l’acteur oscarisé a eu une vie un peu mouvementée. Fuyant le fisc et les impôts, il s’exile en Espagne ou aux Bahamas où il a quitté le monde des vivants le 31 octobre dernier. « Il était atteint de démence et cela avait vraiment eu des effets négatifs sur lui », a révélé son épouse. Il était aussi fréquent à New York où il vivait avec sa deuxième femme, la portraitiste française Micheline Roquebrune, rencontrée sur les greens de golf et aussitôt épousée, en 1975.« Comme elle ne parlait pas anglais et que je ne parlais pas français, il y avait peu de chances qu’on sombre dans des discussions ennuyeuses. C’est pourquoi on a convolé si rapidement », plaisantait Sean Connery. Qui s’était marié une première fois à une actrice australienne, Diane Cilento, avec laquelle il a eu un fils, Jason, né en 1963. Avant de ranger définitivement son revolver, Sean Connery avait été déclaré mort en 1993 par des agences de presses australiennes et japonaises. Mais il a fini par rendre les armes le samedi 31 octobre à 90 ans. Car il est vrai : « On ne vit que deux fois», comme le titre du 5e volet de la saga culte.