Face au climat tendu à la veille de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, les organisations professionnelles des médias (OPM) de Côte d’Ivoire tirent la sonnette d’alarme. D’une part, elles invitent les journalistes à travailler avec plus de responsabilité et de professionnalisme. D’autre part, elles annoncent aux politiques que les hommes de médias ne sont ni leurs adversaires ni leurs ennemis.

Dans une déclaration commune rendue publique ce vendredi 23 octobre, les organisations professionnelles des médias (OPM) de Côte d’Ivoire que sont l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), la Commission paritaire d\’attribution de la carte d\’identité de journaliste professionnel et de professionnel de la communication (CIJP), le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (SYNAPCI), l’Union des radios de proximité de Côte d’Ivoire (URPCI) et l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (OJPCI) lancent un appel pour préserver la paix en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Appel que nous reproduisons in extenso :
APPEL DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES DES MÉDIAS A LA RESPONSABILITÉ DES JOURNALISTES ET DES POLITIQUES
Dans quelques jours, la Côte d’Ivoire, notre pays, se rendra aux urnes pour élire son président de la République, dix ans après la crise post-électorale qui a fait officiellement 3000 morts.
Ce contexte électoral, plutôt que d’être apaisé, est malheureusement empreint de violences verbales et de manifestations qui ont causé déjà de nombreux morts, des blessés et d’importants dégâts matériels.
C’est pourquoi, à l’initiative du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), les Organisations professionnelles des médias (OPM) de Côte d’Ivoire, voudraient en appeler à la responsabilité des journalistes en général, et en particulier des professionnels de la presse numérique.
Les OPM leur rappellent qu’ils doivent rester strictement professionnels et éviter de se rendre complices en diffusant dans leurs supports et sur les réseaux sociaux des propos haineux et susceptibles de provoquer des affrontements, des conflits intercommunautaires et de déstructurer le tissu social.
En effet, qu’ils se souviennent du rôle déplorable joué par ‘’Radio Mille Collines’’ dans le génocide survenu en 1994 au Rwanda et de la grave crise que notre pays a traversée de 2002 à 2011.
Aussi, voudraient-ils exhorter les acteurs politiques, toutes tendances confondues, à privilégier l’intérêt supérieur de la nation et garantir, en tout lieu et en tout temps, la sécurité des journalistes engagés à travers la signature le 9 octobre 2020 d’une charte dénommée ’’Les dix commandements des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire pour une élection apaisée en 2020’’.
Les partis et groupements politiques, ainsi que leurs militants, doivent savoir que les journalistes ne sont ni leurs adversaire ni leurs ennemis mais des éveilleurs de conscience, qui jouent, entre autres, un rôle important dans la préserva de la paix sociale.
Fait à Abidjan le 23 octobre 2020