La société ivoirienne est aujourd’hui confrontée à un phénomène difficile à expliquer et à éradiquer. En effet, avez–vous remarqué que de nos jours, il est de plus en plus difficile de trouver une jeune fille sans enfants ? Le problème des filles-mères est une véritable gangrène dans un pays comme la Côte d’Ivoire qui prône l’émancipation de la femme, l’égalité des sexes et l’autonomie de celle-ci.
Dernièrement, nous avons rencontré un jeune ami (un bon petit, comme on le dit chez nous) qui s’est fait le plaisir de nous présenter sa fille de 2 ans. Surpris, parce que nous l’avons vu, il y’a moins de 2 ans et il était alors célibataire, sans enfant. Et lui de nous répondre que « de nos jours, il est difficile de tomber sur une jeune fille sans enfant. Et que toutes les jeunes filles qu’il rencontrait, ayant entre 15 et 22 ans, étaient déjà mères de 2 ou 3 enfants. Alors quand il a eu la chance de rencontrer une de 20 ans qui n’avait qu’un seul enfant, il s’est mis en relation avec elle ».
Ce qui a attiré notre attention sur ce fait de société qui sévit dans notre pays, dans nos villages et dans nos communes. Les filles-mères on ne les décompte plus. Surtout en zone rurale où l’on trouve des mères âgées d’à peine 13 ans. À Abidjan, ce sont les quartiers précaires et/ou les quartiers populaires qui sont les plus touchés. Alors par curiosité, nous demandons au « bon petit» comment il explique ce phénomène. Selon lui, les jeunes sont amoureux tant qu’il n’y a pas d’enfant, mais une fois qu’une grossesse arrive, les problèmes financiers qui surviennent font que le couple finit par se séparer.
De fait, il se pose la problématique des contraceptifs et de l’éducation sexuelle de nos enfants. A quel âge doit-on parler de contraceptif et de sexualité avec nos enfants? Sachant en effet que nos petites filles sont de plus en plus précoces et ont souvent leurs menstrues à partir de 9 ans. Plus grave, les enfants s’intéressent bien plus vite à la pratique du sexe de nos jours, à partir de 10-11 ans pour certains. Face à une telle situation, que doit-on faire pour mettre nos enfants à l’abri ? Sachant qu’en plus de donner naissance de façon précoce, ils sont exposés à des MST et plus loin à des études bafouées pour les jeunes filles.
Enfin, à qui la faute, qui faut-il accuser ? Les enfants eux-mêmes, les parents ou la société ? Surtout que doit-on faire, que faut-il faire pour recadrer cette jeunesse, cette nouvelle génération qui est en perdition? Ce sont des questions ouvertes dont les réponses nous aideront tous, à mieux recadrer nos enfants.
–EXISTE-IL ENCORE DES JEUNES FILLES SANS ENFANTS ?