Dans la série ivoirienne ‘’Cacao’’ d’Alex Ogou, l’acteur Fargass Assandé campe l’un des principaux rôles aux côtés de Naky Sy Savané et Serge Abéssolo. Après l’euphorie du téléfilm sur Canal+ Horizons, Fargass Assandé continue de porter la voie du théâtre africain sur les scènes européennes. Il était au Festival des francophonies Zébrures d\’automne de Limoges avec sa dernière création, ‘’Là-bas’’.
À Limoges, aux Zébrures d’Automne, Fargass Assandé a présenté ‘’Là-bas’’, pièce écrite, mise en scène et interprétée par lui-même, avec l’actrice camerounaise Yaya Mbilé Bitang. Là-bas, c’est l’histoire de « Ce fils est l’héritier d’un maître forgeron, donc ancré dans une profonde tradition dogon. Ce sont des gens qui, d’ordinaire, ne sortent pas de leur environnement, puisqu’il a l’héritage en charge. Mais ce fils, pour des raisons de guerre dans son pays, décide de quitter le territoire, donc de faire l’aventure, avec le soutien de son père qui a la certitude que son fils reviendra. Trois ans après le départ, il n’y a toujours aucune nouvelle, reste le regard de la société, des grosses interrogations et les inquiétudes des parents ». En d’autres termes, le comédien aborde la lancinante question de l’immigration clandestine qui se solde par la mort dans la méditerranée pour les jeunes Africains qui rêvent d’une meilleure vie. Un voyage duquel on ne revient peut-être jamais. Parce que « quand on n’est pas mort, on ne peut pas aller là-bas. Alors, comment faire pour aller là-bas ? Personne ne connaît le « là-bas » ou ceux qui le connaissent ne sont jamais revenus ». La mort représente souvent un lieu imaginaire. Ce lieu imaginaire, est-ce uniquement la mort ou aussi la vie ? Puisque « Là-bas », cela peut être la vie, pour ceux qui tentent l’aventure et réussissent à atteindre l’Occident.
Acteur, comédien, metteur en scène, l’Ivoirien Fargass Assandé est tout cela à la fois. Il s’est fait une place de choix au théâtre, au cinéma… M. Assandé doit son amour pour la scène aux légendes ivoiriennes comme le regretté Bitty Moro et Bienvenu Neba. À l’âge de 23 ans, Assandé a créé le N’Zassa Théâtre à Abidjan, avant de se réfugier en 2002 au Burkina Faso et de continuer sa carrière aussi en France. À côté de ses multiples engagements en tant que comédien, il a mis en scène de nombreuses pièces : de Friedrich Dürrenmatt jusqu’à Gustave Akakpo en passant par Heiner Müller, Eugène Ionesco ou ses propres œuvres.
Au cinéma, il a travaillé notamment avec l\’Ivoirien Henri Duparc, considéré comme le maître de la comédie africaine et remporté en 2015 le prix de la Meilleure interprétation masculine au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) pour son incarnation de la force et de la folie du guerrier traumatisé Blackshouam dans L’Œil du cyclone, du Burkinabè Sékou Traoré.
Source : RFI