Ah cette histoire d’être une vraie femme africaine ! En avez-vous déjà été victime ou en avez-vous déjà entendu parler ? Quand nos mamans s’y mettent, on peut y passer toute une journée et même une autre supplémentaire.
Pour les mamans des générations passées, une vraie femme africaine doit répondre à certains critères, être endurante, soumise à l’extrême, supporter la douleur, savoir-faire la cuisine, le ménage… bref être une super woman. Une vraie femme africaine, accepte tout et supporte tout. Quand vous ne rentrez pas dans ce cadre, quand vous voulez expliquer le pourquoi du comment, alors là, c’est le boulet !
Une femme qui ne supporte pas les douleurs de l’accouchement et qui a recours à la péridurale, celle-là n’est pas une vraie femme. Une femme qui accouche par césarienne, qu’elles qu’en soient les raisons et les circonstances aura du mal à se faire pardonner cette « faiblesse ». On lui dira d’ailleurs « yako », plutôt que félicitations.
Une vraie femme, version nos mamans, doit pouvoir également supporter un traitement rigoureux après un accouchement. Supporter les infidélités de son époux, de son conjoint ou de son petit-ami sans se plaindre. Pis, elle doit accepter d’être battue par son mari, car elle est inférieure à lui, sous sa protection et sous sa domination. Une vraie femme ne devrait jamais dire non à son compagnon, lui tenir tête, se refuser à lui, encore moins penser au divorce. Ahhh nos mamans !
Une femme akan qui ne sait pas piler du foutou, préparer des mets locaux, quel que soit le plat au four, la grillade, la salade tout autre plat européen qu’elle concoctera, n’obtiendra jamais 10/10 devant une maman du passé. Pareil pour une femme du nord ou de l’ouest qui ne maitrise pas les recettes de chez elle. En sus, une vraie femme africaine ne doit pas être frêle, elle doit-avoir au moins des rondeurs bien positionnées.
En outre, le pagne doit être l’allié d’une vraie femme africaine. Mais surtout la façon de porter le pagne. Oui, la différence c’est dans la façon de le porter. Une connaissance a reçu des pagnes de sa mère et ses tantes lors de son accouchement. Elle en a fait des modèles sympas selon elle. Mais au lieu d’être contente, sa mère et ses tantes lui ont dit qu’elle a abimé tous les pagnes. Simplement, parce qu’elle n’a pas fait de maxi pagne ou de boubou avec les pagnes.
Nous vous l’avons dit plus haut, quand nos mamans commencent à parler de la notion de vraie femme africaine, on peut y passer des jours… vous pouvez continuer à égrener le chapelet de ce que devrait-être une vraie femme africaine selon la génération 1950-60.
Nady Sidibé