AMOIN ET DES ARTISTES PLAIDENT POUR LA PAIX
Comme les contes au clair de lune à l’ancienne mais sauf que cette fois-ci, la partie de contes se déroulait en pleine journée à Abobo-Avocatier sur le terrain Alléchikoi le samedi 12 septembre 2020 entre 9 heures à 17 heures. C’était à la 6è édition du Festival international Parole de conteurs où Amoin, Etienne Kouamé, Constant Wayou, Thérèse Yao, Koko et bien d’autres ont fait tordre de rire les nombreux spectateurs venus vivre ou revivre les hilarants et éducatifs moments de contes. Les conteurs ont raconté des histoires qui rappelaient la nécessité de paix et d’entente entre les populations. Ils répondaient ainsi à l’exigence du thème central : le renforcement de cohésion et de la paix.
Initié par l’actrice comédienne Amoin Koffi de la série à succès Ma Famille, le festival a été soutenu par de nombreux comédiens. A côté du parrain artistique Tièkoumba Dosso dit Vieux Dosso, l’édition 2020 a enregistré la présence des têtes connues comme Teisson dit Bébé Gâté, Mory Major Bamba, Hortense de Méaka… Ce qui a été beaucoup apprécié par les spectateurs. L’évènement a fait aussi une ouverture sur la musique. Invité d’honneur, le chanteur Poséidon IBS a électrisé la foule avec ses titres populaires. Et comme lui, Noureddine, Black King, Samslé, Les Merveilles ou Beross ont donné des couleurs à la fête avec leurs belles prestations.
Normalement, le Festival international parole de conteurs se tient à la journée nationale de la paix en Côte d’Ivoire célébrée le 15 novembre de chaque année. « Ce festival a été conçu par rapport à la journée nationale de paix en Côte d’Ivoire, célébrée le 15 novembre de chaque année. Cette année, on l’a fait avant la date initiale par rapport aux élections du 31 octobre prochain », explique Amoin. Et elle en a profité pour faire un plaidoyer aux Ivoiriens. « Au commencement était la parole. Et la parole est la vie et qui dit vie, a besoin de paix. Nous voulons parler aux Ivoiriens. C’est pourquoi ce festival a lieu maintenant. Tous les artistes sont là pour dire oui à la paix. Non à la violence et non à la guerre. Les Ivoiriens sont comme deux cuisses d’un même coq. Nous avons la même valeur. Pourquoi nous entretuer ? Nous sommes obligés de vivre ensemble. Nous sommes là pour prôner la paix », soutient l’initiatrice. Avant de poursuivre : «Tous les grands festivals de Côte d’Ivoire n’ont pas eu lieu. Vous savez, la maladie à coronavirus est venue pour nous tuer mais Dieu a fait que nous sommes vivants ». Parrain artistique de cette 6è édition, Vieux Dosso partage les même idéaux que sa collègue Amoin. « Comme Amoin l’a dit, nous avons tous constaté que le monde entier est à l’arrêt. Il faut donc saluer son courage pour l’organisation de ce festival cette année car elle n’a pas de moyen. J’étais sur plusieurs festivals à l’étranger mais tout a avorté pour raison de crise sanitaire. Amoin tient aussi à l’union, à la fraternité des enfants de ce pays. Elle accorde une importance particulière à la paix. Le travail artistique que nous faisons dépend de l’humeur de la nation, de l’humeur des filles et des fils de la nation. Tant qu’il n’y a pas de paix, il n’y a pas d’activité culturelle. Alors, je soutiens Amoin par rapport à sa prise de conscience ». Comme Vieux Dosso l’a bien souligné dans son mot, Amoin n’a eu pas de soutien pour organiser son évènement. A cela, est venue s’ajouter la maladie qui a presque pris ses yeux. La comédienne a quasiment perdu la vue et a besoin d’un guide au quotidien. « On a fait ce festival sur fonds propres. C’est Cisko Ngowa qui nous a fourni tout ce qui est bâches, chaises et matériel de sonorisation », a relevé Amoin. Heureusement que le message de paix qu’elle prône et le fait qu’elle redonne vie au conte sont tombés dans une bonne oreille. A l’instar de celle de Mme Fatim Bamba qui apporté un peu de baume au cœur d’Amoin. Empêchée pour raison de deuil, la marraine de l’édition 2020 s’est fait représenter par une délégation qui a dit tout le bien fondé du Festival international Parole de conteurs. « Le conte est la particularité de l’Afrique et a marqué notre enfance. Il nous a cultivé et nous a permis de rester coller à notre culture. A la fin de chaque conte, il y a toujours une moralité. Ce qui nous a permis d’avoir une bonne conduite dans la vie. Cette année, ce festival est placé sous le signe de la paix. L’élection présidentielle approche et les bruits que nous entendons, nous inquiètent. Si des artistes prennent les devants pour attirer l’attention des populations par rapport à la paix, à une élection apaisée, la marraine ne pouvait qu’apporter son soutien à un tel évènement qui fait la promotion de la paix », a fait savoir M. Lassina Karamoko, porte-parole de la marraine Fatim Bamba.