Il était attendu, Gauz’. Après le Grand prix littéraire d’Afrique noire arraché de haute lutte avec son livre ‘’Camarade Papa’’ en 2019, le moindre mouvement de l’écrivain et romancier ivoirien résident en France était scruté. Il est enfin de retour avec ‘’Cocoaïans’’ (Naissance d’une nation chocolat), qui a été présenté au public vendredi 18 novembre 2022 à la Fondation Donwahi à Abidjan. Une plongée dans l’univers du cacao et du chocolat pour inviter à une révolution par la culture.
‘’Cocoaïans (Naissance d’une nation chocolat)’’, paru, il y a peu aux éditions Srelè en Côte d’Ivoire, explore l’univers et la question du chocolat. « Parce que, justifie l’auteur, la question du chocolat est un débat de civilisation ». L’idée d’écrire sur le cacao et le chocolat nait d’une causerie avec des amis, révèle l’auteur. Et il n’eut pas besoin de documentation particulière puisqu’en Côte d’Ivoire « nous sommes tous des témoins du cacao », dira-t-il.
Au-delà de cet environnement de ‘’naissance’’ du livre, ‘’Cocoaïans (Naissance d’une nation chocolat)’’ est un récit à la fois politique et économique mais dont le dénominateur commun reste la culture. La question politique apparait dans l’opposition permanente des petits paysans producteurs et les riches acheteurs occidentaux. Et là, surgit la question économique avec son lot de «prix dérisoire» aux paysans alors que les acheteurs occidentaux « s’en mettent plein les poches ».
Pour l’auteur de ‘’Debout-payé’’, c’est seulement par la culture que l’Afrique peut relever la tête. C’est pourquoi prône-t-il une véritable révolution par la culture. « L’économie, c’est de la culture », soutient-il. Aussi, ne voit-il pas de domination par l’économie, mais définie celle-ci par un déplacement du référant culturel. Et de déplorer que la Côte d’Ivoire a été bâtie sur un caprice culinaire, sur un désir gastronomique de bourgeois occidentaux.
Écrivain à part, Gauz’ apparait ici comme un orfèvre des mots et du langage. Sous sa plume, la langue, « c’est la beauté ». C’est aussi à juste titre qu’il présente ‘’Cocoaïans (Naissance d’une nation chocolat)’’ comme une écriture N’zassa. Tant il doit à Woley Soyinka, Ahmadou Kourouma, Zady Zahourou et bien d’autres illustres écrivains africains. Pour son auteur, ‘’Cocoaïans (Naissance d’une nation chocolat)’’ se présente comme une fresque, c’est-à-dire une peinture murale qui a une fonction didactique, qui apparait comme substitut de la parole, mais aussi pour donner à des idées un caractère tangible, imposant et dramatique. ‘’Cocoaïans (Naissance d’une nation chocolat)’’ est en librairie !
Par C. Kipré